Six semaines après la guerre de Gaza, la communauté internationale doit promettre lundi à Charm el-Cheikh (Egypte) des milliards de dollars pour rebâtir l’enclave et aider l’économie palestinienne.
Co-organisé par l’Egypte et la Norvège, et parrainé par l’ONU, l’UE, la France, l’Italie et la Ligue arabe, ce sommet pour Gaza réunira 75 délégations du monde entier dans la cité balnéaire du sud du Sinaï.
C’est aussi un appel en faveur d’une relance urgente du processus de paix israélo-palestinien qui doit y être lancé alors qu’est prévue une réunion du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, UE, USA et Russie).
Mais un regain de tension est observé autour de Gaza, d’où des volées de roquettes ont été tirées vers le sud d’Israël. Une menace de riposte “sévère” a été brandie par le Premier ministre israélien sortant, Ehud Olmert, qui a toutefois réaffirmé son soutien à la conférence.
Cette réunion avait été annoncée par le président égyptien Hosni Moubarak dès le lendemain du cessez-le-feu ayant mis fin le 18 janvier à 22 jours d’offensive israélienne qui a fait 1.330 morts et de considérables dégâts.
Aucun des belligérants, Israël –qui s’apprête à se doter du cabinet le plus “faucon” de son histoire– et le mouvement islamiste Hamas ne seront présents.
Premier sommet sur cette région en crise permanente de la présidence de Barack Obama, il voit l’entrée en scène de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, arrivée dimanche en Egypte avec, selon un porte-parole, un chèque de 900 millions USD pour les Palestiniens dont 300 millions d’aide à Gaza.
Mme Clinton devrait assister à la réunion du Quartette en marge du sommet, avec le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le patron de la diplomatie européenne Javier Solana et celui de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Plusieurs leaders internationaux s’entretiendront avec elle pour la première fois en privé, comme M. Moubarak ou le président français Nicolas Sarkozy.
L’UE a indiqué qu’elle s’engagerait à hauteur de 554 millions de dollars pour le peuple palestinien en 2009. De leur côté, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Qatar et Oman) ont promis le versement de 1,65 milliard de dollars, selon l’agence saoudienne SPA.
Les pays donateurs de la “conférence de Paris”, qui se sont revus en janvier, confirmeront un engagement de 7,4 milliards de dollars d’aide en trois ans (2008-2010) pour les Palestiniens, dont trois ont déjà été déboursés.
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a annoncé que l’Autorité palestinienne solliciterait 2,8 milliards USD, dont 1,3 mds pour rebâtir Gaza, auprès des donateurs.
Le FMI chiffre les besoins de celle-ci à 2,25 mds de dollars pour 2009, dont 600 millions pour la reconstruction, 500 millions pour le développement et 1,15 md pour combler le déficit du budget.
Si une manne de plus de trois milliards de dollars doit être annoncée, la reconstruction reste liée à un accord de trêve durable, et la levée urgente du blocus par Israël.
La communauté internationale ne reconnaît que l’Autorité Palestinienne du président Mahmoud Abbas et les donateurs excluent de traiter avec le Hamas islamiste, qui contrôle Gaza.
Les factions rivales palestiniennes sont cependant récemment convenues au Caire de négocier en mars la formation d’un gouvernement de “consensus”. Deux alliés du Hamas, la Syrie et le Qatar, seront représentés à Charm el-Cheikh.
Israël exige en préalable à une trêve concertée et à la levée du blocus la libération du soldat Gilad Shalit, capturé en bordure de Gaza en 2006.
Alain NAVARRO
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