L’été dernier, le maire de Québec Régis Labeaume insultait le militant anti-guerre Francis Dupuis-Déry, notamment auteur du livre «l’éthique du vampire». Il l’avait alors traité de minable devant une foule de gens. Labeaume, comme tout le reste de la classe politique réactionnaire de Québec, est un fervent militariste. Dernièrement, lors d’une cérémonie pour le départ de 1600 soldats de Valcartier vers l’Afghanistan, il a dénoncé les anti-militaristes et qualifié les talibans de barbare.
En nous offrant les arguments réchauffés (et largement démolis) de la petite fille afghane que les canadiens sont là pour sauver des talibans, mais aussi un discours culpabilisateur remplis de procès d’intention contre les militants anti-guerres, Régis Labeaume n’a fait que prouver qu’il est bel et bien un gros minable. Gros minable puisqu’il fait non seulement la promotion du sombre agenda des conservateurs mais aussi de la publicité pour les douteuses boissons énergisantes de Red Bull (c’est à se demander si lui et l’autre minable, Sylvain Bouchard, ne sont pas payés pour faire vendre les produits du taureau rouge…).
Pendant qu’il dénonce les talibans qui empêchent les fillettes d’aller à l’école, il y a dans sa ville un animateur de radio-poubelle qui incite les jeunes à déchirer leur manuel scolaire. Cependant, on ne verra jamais Labeaume dénoncer les trafiquants d’opium qui dirigent Kaboul d’une main du fer, et qui du même souffle, institutionnalisent davantage la discrimination contre les femmes. Parce que la dictature de Karzai et les talibans, c’est exactement la même affaire, hormis peut-être que certains sont plus soumis aux États-Unis que d’autres.
Les soldats meurent en Afghanistan pour instaurer au final qu’une autre dictature qui fait tout aussi souffrir les afghans que l’ancien régime (largement financé par les idôles néo-conservatrices de notre gros minable). Au moins, de plus en plus, il y en a qui ouvrent les yeux sur la réalité.