Cherbourg / Paris, le 2 mars 2009 - Greenpeace révèle que les 1,8 tonne de Mox, mélange de plutonium et d’uranium naturel, seront acheminés par camions depuis La Hague jusqu’au port de Cherbourg (20 km) dans les nuits de mardi à mercredi et de mercredi et jeudi. Il s’agit de la plus importante cargaison de matière fissile jamais transportée. Les deux navires de la compagnie Pacific Nuclear Transport limited, le Pacific Pintail et Pacific Heron arriveront quant à eux le jeudi 5 pour effectuer le chargement. Les bateaux prendront très probablement la route du Cap de Bonne Espérance et la mer de Tasmanie.
« Pendant deux mois, c’est une quantité de matière fissile permettant de fabriquer 225 bombes nucléaires qui va traverser la moitié de la planète, passant dans les eaux territoriales d’Etats qui ne sont même pas informés de leur passage ! déclare Yannick Rousselet, de Greenpeace France. Nous dénonçons ce transport très dangereux et le secret qui l’entoure : les beaux discours d’EDF et d’Areva font l’impasse sur les transports de ces matières parfaitement utilisables à des fins d’armement nucléaire ! »
L’AIEA saisie
Greenpeace a décidé de saisir l’AIEA (l’Agence internationale de l’énergie atomique, gendarme mondial du nucléaire). Une lettre adressée à son président, Mohammed El Baradei, et s’alarmant de l’attitude irresponsable de Areva et de ses propos mensongers à propos du MOX a été envoyée aujourd’hui. L’organisation demande que l’AIEA intervienne auprès d’Areva pour lui rappeler le statut du MOX (catégorie 1, c’est-à-dire directement utilisable pour fabriquer des bombes) et demande que ce transport soit immédiatement arrêté.
Rassemblement de protestation mardi 3 mars à 18h
A l’appel de plusieurs associations, dont Greenpeace, syndicats et partis politiques, un rassemblement de protestation aura lieu mardi 3 mars à partir de 18 heures, au Rond Point de Pénesme, à Tourlaville, dans la communauté urbaine de Cherbourg. Les manifestants ont l’intention d’occuper ce rond-point (lieu de transit des convois routiers) le plus longtemps possible, jusqu’au passage des convois.
Lire la note de synthèse : le combustible nucléaire MOX : mythes et réalité