Chaque homme est « le premier » et chaque jour le seul dont il faut se souvenir car il n’y a eu que celui là et rien d’autre !Alors on se met à refaire les mêmes choses sous les apparences de « nouvelles réalisations ».la même routine, les mêmes méthodes, la même légèreté et la même insouciance. Aucun projet pour l’avenir car en dehors d’aujourd’hui rien n’existe. Que du circonstanciel, de l’instantané. Une marque de fabrique de chez nous !
La crise perdure et avec elle son lot de souffrance et d’angoisse.
L’angoisse des incertitudes et des horizons fermés. L’angoisse de ne pas savoir de quoi demain sera fait eu égard à la légèreté avec laquelle l’on tente chaque jour de nous faire croire que tout est pour le mieux dans « ce » meilleur des mondes possibles.
Par TVM interposée nos acteurs (d’un feuilleton indigeste dont on se passerait volontiers) nous servent leur sempiternelle litanie des « pour la première fois » vaguement murmurée par des présentateurs et autres invités visiblement agacés par ces « productions » de basse facture.
Ils nous rappellent ces « chers » acteurs de l’ombre que dans ce pays il n’y a eu que des premières fois. Nous n’avons jamais été capables de poser de grands actes et de maintenir le cap. Chaque jour est un nouveau jour, un autre jour qui remet en cause le précédent, qui en nie les acquis et même l’existence. Chaque homme est « le premier » et chaque jour le seul dont il faut se souvenir car il n’y a eu que celui là et rien d’autre !
Alors on se met à refaire les mêmes choses sous les apparences de « nouvelles réalisations ».la même routine, les mêmes méthodes, la même légèreté et la même insouciance.
Aucun projet pour l’avenir car en dehors d’aujourd’hui rien n’existe. Que du circonstanciel, de l’instantané. Une marque de fabrique de chez nous !
Ma position est celle d’aujourd’hui, de maintenant. Oubliez tout ! Car Tout commence à partir de là . Les hommes et les repères valsent au gré des vents ; Point d’ancrage ! Principes et valeurs ne sont que du vent !
Certains l’appellent du « réalisme » ; celui qui excuse tout ; justifie les pires dérives, les plus ignobles entorses à la légalité et les plus viles compromissions !
Aucune société ne se construit sans projet et aucun projet n’est viable s’il n’est sous tendu par une croyance forte en des principes, à des valeurs qui en balisent le terrain et donnent la force d’entreprendre,le courage de persévérer dans l’adversité et le goût de la réussite collective. Celles qui résultent des grandes batailles contre soi même et contre les tentations de dérives.
Notre crise est celle des valeurs. Notre bataille se doit d’abord d’être éthique.
Devons nous tout accepter ? Pouvons nous continuer à rester dans nos « premières fois » ?
Nous ne saurons circonscrire notre existence à ce cycle infernal du « déjà vu ».
Il nous faut rompre d’avec ces premières fois pour donner la chance à ce pays de connaître d’autres fois et où chaque fois sera une continuité de l’autre fois.
La vie, à fortiori, celle des peuples est une dynamique.
On ne saurait accepter que chaque « chef » veuille faire débuter l’histoire de la Mauritanie à partir de lui-même, de ses projets à lui et de ses ambitions personnelles. La Mauritanie transcende les individus et ne peut ni ne doit se confondre à leurs propres histoires, fussent ils généraux ou députés. Elle doit être- cette histoire -celle des choix que le peuple fait, des actes qu’il pose et de l’impérieuse nécessité pour chacun d’entre nous de respecter ces choix.
Et de choix nous en avons déjà fait un certain soir de Mars2007 pour la seule et vraie première fois !
Ibrahima Falilou