Pour commencer cette news, avant toute chose, quelques félicitations. D'abord à mon camarade du Meudon Triathlon et de L'Equipe Walter Batel, finisheur de l'Ironman de Malaisie, samedi, en 12h31' et à Gilles Fontaine, ancien Meudonnais, également finisher en 12h31' (ça sent la fin de course ensemble ça...). Walter récupère bien (vu le temps sur le marathon, j'ai peur que tu en ais besoin...), car dans un mois, c'est le Marathon des Sables et on compte sur toi ! Voilà pour les messages persos (eh oui, ça fait aussi partie de la vie de ce blog).
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. Les deux médailles de Jason of course. Ne pas oublier que le leader tricolore du combiné n'a que 22 ans !
. Les larmes de la petite Norvégienne Marthe Kristoffersen, dernière relayeuse de la Norvège, ravagée après sa quatrième place alors qu'elle était partie en tête.
. Le sourire de Simon Ammann au moment où son compatriote Andy Küttel devient champion du monde du grand tremplin et lui succède au palmarès. Simi était aussi content que son pote. Et dans le même concours, la deuxième place de l'Allemand Martin Schmitt, une grande vedette en Allemagne qui depuis plusieurs mois revient au plus haut niveau après plusieurs années difficiles. Je ne l'ai jamais trop approché mais sur ce que j'ai pu lire, ou entendre sur les télés allemandes, ce mec m'a l'air d'être un bon gars.
. Dans un domaine plus sportif, les démarrages du Norvégien Peter Northug à faire trembler la colline. Vraiment très impressionnant. Comme le disait Alex Rousselet, le suspense n'est pas de savoir s'il va gagner mais de savoir quand il va poser sa mine.
. La détermination affichée et le discours ambitieux mais aucunement prétentieux de Cyril Miranda et Laure Barthélémy. Dixième du sprint, on pensait trouver un Miranda heureux. Au lieu de ça, des déclas d'un mec qui ne veut pas se contenter d'un top 10. Même chose pour la petite Laure, championne du monde juniors de sprint et qui ose affirmer qu'elle veut un jour gagner. Deux p'tits jeunes qui n'en veulent !
. A titre plus professionnel, la disponibilité et convivialité de tous les athlètes et entraîneurs de l'équipe de France. Un grand merci à eux d'avoir joué le jeu y compris dans les circonstances difficiles. Il est toujours facile de venir faire le beau quand il y a un résultat, mais beaucoup plus difficile de venir tenter d'expliquer une contre-performance.
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Il est parfois difficile de couvrir ce type d'événement. Quand tout va bien, c'est facile. Par contre, à l'arrivée d'une course qui s'est mal bidouillée, c'est plus compliqué. En tout cas pour moi. Je ne m'en cache pas, ni ici ni auprès de mon journal, j'ai du mal à écrire des réquisitoires. Quand ça a buggé quelque part, j'essaie toujours d'édulcorer un peu et de trouver un côté positif (j'assume). Lors de ces Mondiaux, j'ai été confronté deux fois à une situation difficile. Le par équipes du combiné et le relais du fond. Dans ces deux courses, l'échec vient en grande partie d'une défaillance individuelle. Mon boulot est évidemment de raconter les circonstances de course et de l'expliquer. C'est ce que j'essaie de faire. Quand le résultat est mauvais, je suis bien obligé quand même de l'écrire. Mais ma nature m'empêche de trop insister et surtout de tirer à boulet rouge sur un homme qui a déjà suffisamment de culpabilité comme ça pour ne pas en rajouter. En gros, j'évite de tirer sur l'ambulance. On me le reproche parfois. Mais je m'en fous. Quelques lignes dans L'Equipe ont toujours un gros impact. J'essaie d'en avoir toujours conscience.
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Arrivé hier soir plein d’espoirs sur le tremplin après les dix kilomètres de fond de la veille où Jason avait réussi à limiter les dégâts (20e mais à seulement 19 secondes soit l’équivalent de 2,5m), le clan tricolore avait pourtant remballé une partie de ses ambitions à l’issue du premier saut. Quatorzième avec huit points de retard sur le troisième après un saut réalisé dans des conditions aérologiques compliquées, le Français était sans doute l’un des derniers à croire encore à la breloque. Un second saut énorme allait tout faire chavirer. " Je savais que ce serait dur mais je n’avais rien à perdre alors j’y suis allé avec la rage, raconte-t-il. Et j’ai fait un de mes meilleurs sauts depuis longtemps. Voilà, le gamin qui rêvait depuis tout petit d’avoir sa médaille, eh bien il l’a. J’ai tout focalisé sur ces Championnats. Et me voilà. C’est la récompense de tous les efforts et sacrifices que l’on fait tout au long de l’année pour être sportif. J’ai eu ce que je voulais. "
Discipline sortie de l’anonymat en 1992 avec l’historique doublé de Fabrice Guy et Sylvain Guillaume aux Jeux olympiques d’Albertville, la France attendait avec impatience cette médaille dans un grand rendez-vous. L’attente durait depuis les Jeux de Nagano, en 1998, et le bronze décroché par Guy, Guillaume, Nicolas Bal et Ludovic Roux dans l’épreuve par équipes. Dernier médaillé mondial (bronze en 1997), Guy, membre du staff, était bien sûr présent hier. Très ému lui aussi. Forcément. " C’est un beau passage de relais, constate Lamy-Chappuis. Ce sont eux qui m’ont donné envie de faire du sport de haut niveau. J’espère qu’à mon tour je vais donner envie aux jeunes. " Pour que d’autres enfants voient encore leur papa et leur maman pleurer de joie.
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A l’issue du saut remporté de façon impériale par le skieur de Bois d’Amont, tout le monde s’était forcément mis à rêver d’or. Mais Jason n’avait pas pris hier avec lui ses meilleures jambes. Dans une neige difficile à skier, il ne put contenir le retour de l’Allemand Kircheisen et surtout de l’Américain Bill Demong. Parti avec environ cinquante secondes d’avance sur les deux hommes, Lamy-Chappuis les vit revenir à mi-course sans réussir à accrocher le wagon. " Après le saut j’étais un peu stressé, raconte-t-il. Secrètement, je pensais un peu à l’or, mais j’avais aussi un peu peur de refaire le coup de Sapporo il y a deux ans (*). Le bilan est tout de même très positif. Faire deux médailles c’est exceptionnel. Il reste toutefois des choses à améliorer comme le ski de fond. Mais les meilleurs fondeurs ont tous au moins vingt-cinq ans. Ça va donc venir avec l’âge. Je suis sur le bon chemin. "
Il y a trois ans, pour les Jeux olympiques de Turin, Jacqueline, la grand-mère de Jason avait tricoté dix-sept bonnets pour tous les supporters de son petit-fils avec les anneaux olympiques brodés derrière et, sur les oreilles, un petit sauteur et un skieur de fond. Devant, était inscrit : "Allez Jason !" . " Un jour, en souriant, elle m’a dit : "Si ça se passe bien pour toi, je pourrai remplacer le mot Allez par Bravo" ", racontait à cette occasion Jason. Mamy Jacqueline peut donc déjà ressortir les aiguilles à tricoter.