Alex Haley, c'est une peu le José Bové de l'identité nationale des noirs outre-Atlantique : du fait de ses nombreux livres sur le sujet, cet auteur américain était devenu la super-star black, faisant remonter ses racines à une ancêtre africaine, esclave travaillant dans un champ de coton et un père blanc, originaire d'Écosse.
Mais si jamais José Bové était pris en flagrant délit de repas à McDo, tout porte à croire que le mouvement qu'il a lancé prendrait une sacrée rafale de plomb dans l'aile. Voire d'obus...
C'est ce qui s'est passé avec Alex, précisément sur le sujet qu'il affectionne. L'impact de ses livres qui ont aidé des millions d'Afroaméricains à se forger une image d'eux-mêmes, a était reconnue sociologiquement depuis un bon moment. Mais voilà : un récent test ADN dévoilé sur Ancestry a fichu en l'air toute sa belle théorisation sur son ascendance.
De fait, son neveu, Chris Haley s'est soumis à un prélèvement qui a révélé les faits suivants : ils étaient tous deux descendants d'une branche dont les origines sont purement écossaises, et dont on retrouverait génétiquement la trace au XVIIe siècle dans le pays. Pas de chance. D'autant que l'on retrouve dans liens avec une jeune femme nommée June Baff-Black, elle-même blanche, et vivant dans le pays de Galles, mais elle aussi originaire d'Écosse.
Des cousins très lointains en somme. Mais Alex a-t-il menti pour autant ? Chris a toujours rapporté que la généalogie qu'il tenait pour Sienne provenait d'une tradition orale transmise dans la famille. Si le test ADN peut encore être soumis à quelques doutes, on verra si la réflexion développée dans le livre Roots: the Saga of an American Family est écorchée par cette découverte.