Voilà déjà presque une semaine que vous avez repris le collier (n'oubliez pas de le rendre, l'American Staffordshire a froid au cou et il vaut mieux ne pas contrarier ces bêtes-là). Une semaine, et - décidément - c'est trop affreux, vous ne supportez plus Mussolini, votre Chef de Bureau, dont le caractère acariâtre n'a d'égal que l'haleine fétide !
Vous songez bien entendu à vous recycler pour mettre à profit votre connaissance de la pédale, chèrement acquise pendant les vacances, mais quid ? Quelle carrière embrasser alors que le marché du travail est ce que l'on sait et les perspectives de retraite ce que l'on ne sait pas ? Où aller gaspiller votre immense talent sans être contraint à des cadences infernales (pauses café limitées à 8 par jour, pas de Freecell sur les ordinateurs, accès à www.grosnichons.com interdit, l'enfer quoi !) ? Alors, dans son immense mansuétude, le Blog du Chi vous propose des carrières innovantes du genre "acteur incontournable sur son segment de marché, leader dans sa branche, cette société de coupage de cheveux en quatre vous propose un challenge à la démesure de votre manque d'ambition : sous-tordeur de trombones adjoint par intérim de remplacement. Rémunération à la hauteur de votre incapacité. Pratique du Tadjik et du Romanche indispensable.".
Ces proposition d'Eldorado professionnel vous ont toujours fait rêver et vous vous êtes dit "un jour, moi aussi !" en étouffant les sanglots de votre humiliation devant tant de noirceur, de petitesse et de turpitudes répétées de la part de votre esclavagiste actuel dès qu'il s'agit de parler de l'heure à laquelle vous arrivez le matin. Eh bien, séchez vos grands yeux espagnols (rouges et jaunes) irrités par tant d'heures passée à lire le Blog du Chi au bureau, voilà les jobs dont vous rêviez :
Brouheur de haha : un métier qui fait du bruit.
Crieur de gare : pour crier à la place de ceux qui arrivent à l'improviste
Crieur de famine : attention, le poste est au Darfour
Pendeur d'andouilles : pour donner du boulot aux grands dépendeurs d'andouilles. C'est une holding qui gère une société de pendage et une de dépendage. Le bilan consolidé fait apparaître un nécessité de délocalisation vers l'Asie, vous vous retrouverez donc sans doute pendeur de rouleaux de printemps.
Férisseur de coups : pas de tickets restaurant, vous êtes nourris sur place, au couscous (oui, oui, fais-moi du couscous féri ! Même pas honte !).
Moucheur du coude : essayez voir si vous voulez vous péter une cervicale. Un conseil : travaillez en chemisette, sinon vous allez vous fâcher avec celle qui lave vos chemises.
Cherreur de bobinettes : BOminettes ! pas MOminettes ! vous croyez qu'on va vous payer pour prendre l'apéro ? Habillez-vous en Mère-Grand et munissez vous d'une galette et d'un petit pot de beurs (c'est en banlieue).
Joigneur de deux bouts : dure spécialité qui demande de savoir faire de la cavalerie avec une comptabilité catastrophique. Si votre Boss vous dit que le Travail c'est la Santé, assurez-vous que ce n'est pas Fleury-Mérogis.
Aspireur au calme : je ne veux pas travestir la vérité, on vous donnera une jupette et un sac à main avant de vous envoyer au Bois de Boulogne.
Alors ? Vous avez fait votre choix ? Comment ça "combien c'est payé ?". Je me tue à vous créer un avenir passionnant et vous voulez des sous en plus ? Tas d'ingrats !
Bien à vous,
Jacques