La défiance de l'industrie du livre à l'égard de la fonction text-to-speech, ou synthèse vocale, implantée dans le Kindle 2 et nommée Read To Me (NdR : Lis-moi), fait jaser les commentateurs. Depuis que Paul Aiken, directeur exécutif de la Guilde des auteurs a remis en question ce fonction, considérant qu'elle violait le droit d'auteur, rien ne va plus.
Alors que le jour du lancement de son bébé, Jeff Bizos, patron d'Amazon clamait haut et fort le droit pour tous à écouter un livre, la Guilde rétorquait par la suite en affirmant que l'achat des droits liés à un livre numérique ne conférait pas les droits pour sa version audio. D'un côté, cette fonctionnalité pouvait être utile et plaisante, mais de l'autre les ennuis judiciaires allaient pointer le bout de leur nez.
C'est pour cette raison qu'Amazon a officiellement fait machine arrière sur Read To Me et des modifications vont être apportées pour que les ayants droit puissent décider de l'activation de la fonction de synthèse vocale, ou non. S'épargnant de la sorte un très probablement long et coûteux débat juridique, Amazon opte pour le profil bas, face à une industrie qui reprend du poil de la bête.
Comportement peu habituel
Voilà donc un choix étonnant quand on connaît les frasques du cybervendeur, contre Hachette l'an dernier par exemple, et que l'on se souvient de son intention de faire plier le monde du livre comme il l'a déjà montré. La Guilde des auteurs n'a pas encore commenté cette décision, mais bien que les protestations soient venues d'eux en premier, on se demande bien ce qui a réellement poussé la société à ne pas défendre bec et ongle sa gamelle.
À la manière d'un Google, Amazon revient rarement sur une décision quand elle a été prise : on évoquera également l'affaire BookSurge qui avait fait couler beaucoup d'encre et de larmes, en obligeant l'achat de livres en impression à la demande, par le biais du service d'Amazon, exclusivement. Dans le cas contraire, le livre n'était alors tout simplement pas vendu...
Bizarre, bizarre, donc.