La leader socialiste montre tout son savoir faire en positionnant le débat au coeur des préoccupations de l'opinion qui est à la recherche de sens.
La mode consiste à débattre sur les raisons du succès de Barack Obama et tenter de transposer les outils de sa campagne électorale.
Cette approche nous paraît vouée à l'échec pour deux raisons :
- elle confond objectifs et moyens,
- dès qu'une campagne sera baptisée comme "Obama bis", elle perdra sa force parce que le propre de la campagne d'Obama est d'avoir reposé sur l'innovation.
Facebook, Twitter, Internet … ont été les moyens, les outils d'une campagne qui reposait sur un objectif considérablement plus ambitieux : répondre au besoin d'idéal de la société Américaine.
La campagne d'Obama, c'est d'abord la soif d'idéal, répondre à un beoin de sens.
Dans cette soif d'idéal, c'est aussi la rencontre entre le "je" et le "nous". Pour donner un sens à sa vie, il faut assurer la rencontre de soi et des autres.
Le développement personnel passe par un engagement social.
Ce parti pris d'idéal, c'est l'axe stratégique de la campagne de Barack Obama.
Le choix fort a été ensuite, grâce à des outils, d'offrir de s'associer à cet idéal pour le transformer en idéal commun. Ces outils ont "vendu de la relation".
Mais Barack Obama a "d'abord vendu de l'idéal" y compris par la force de son propre cursus personnel mais bien au-delà par le symbole de tous ses grands projets.
Les outils ont permis de bâtir l'adhésion du grand nombre à cet idéal puis de s'affirmer comme une "marque". Parce qu'on adhérait à la campagne de Barack Obama, on montrait que l'on partageait une vision et des engagements.
Ce faisant, il a probablement annoncé le renversement d'une tendance qui condamnait l'idéalisme au profit du réalisme.
En positionnant son implication sur ce besoin de sens, Martine Aubry vient d'ouvrir une bataille stratégique montrant sa qualité d'analyse de l'opinion.