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Les orientations sexuelles: on a tous des reproches à se faire

Publié le 01 mars 2009 par Raymond Viger

Robin Drevet

La décision de faire un billet sur les orientations sexuelles me vient de réflexions de plusieurs semaines.

Je ne vais pas faire un rappel de qui peut être quoi et comment on le devient, je pense que tout le monde est déjà plus ou moins au courant.
Je voudrais plutôt aborder les difficultés ressenties par toute personne qui se découvre que ce soit hétérosexuelle, homosexuelle ou bisexuelle.
Pour cela je vais les voir les unes après les autres.

L’hétérosexualité

Commençons par l’hétérosexualité. Cela peut paraître étrange mais il y a de nombreuses difficultés aujourd’hui à vivre une vie épanouie hétérosexuelle. Bien sûr, l’épanouissement y est plus simple, l’acceptation ne pose pas de complications particulières non plus. Pourtant, la société nous impose des comportements contre lesquels il est souvent bien dure de se révolter.

La question de l’hypersexualité et de la question de la femme en est une première. La petite fille se voit souvent enfermée dans le modèle de la Femme hétérosexuelle comme un objet qu’il soit de désir ou de service. Le garçon se voit presque imposé d’avoir sa première relation sexuelle avant l’âge adulte ou de mentir pour ne pas rester «le puceau» de son groupe d’amis (voir le nombre de films fait sur cette problématique). L’homme reste aussi enfermé dans des règles hétérosexistes qui se sont vus révélées par la montée des courants féministes ces 30 dernières années. Car finalement, vouloir exposer sa virilité, se montrer puissant et protecteur, chercher l’affrontement, est ce un réel choix ou des comportements imposés par des normes dont le non-respect entraîne des conséquences gênantes, voir désastreuses (raillerie, confiance en soi, estime, suicide…)?

L’homosexualité

Pour ce qui est de l’homosexualité, il y a trois aspects principaux à observer.

Tout d’abord, se l’assumer à soi, cela rejoint un peu le dernier point soulevé sur la question de l’hétérosexualité, lorsqu’un homme ou une femme se sent attirer par des personnes de même sexe que lui, il/elle se sent étranger, rejeté(e) même si ce n’est pas le cas, et souvent, il y a une période de refus de l’accepter car il faut alors désapprendre ce qui a été enseigné.

Après l’avoir assumé en soi, il faut pouvoir le dire autour de soi, souvent en premier à des amis proches, puis à sa famille. Mais de nombreux facteurs se mettent en opposition: religion, morale, préjugés, incompréhension, peur… et c’est dans ces périodes qu’on voit les plus hauts taux de suicide dans la jeunesse.

La dernière étape, c’est de la vivre cette homosexualité, et malgré les avancées incontestables faites dans de nombreux pays, l’homophobie est toujours fortement présente. De plus, le monde homosexuel n’est pas toujours simple à aborder. C’est le paradis de l’individualisme, du paraître, de l’inconscience permanente et de l’éphémère, mais ne pas le fréquenter, c’est se créer des difficultés sur la possibilité de trouver un partenaire, et malgré Internet et la multiplication des sites de rencontre, la solitude sentimentale est très forte chez les homosexuels (plus souvent homme que femme), solitude se renforçant fortement dépassé l’âge de 30 ans.

La bisexualité

Le dernier point et non le moindre qu’est la bisexualité n’est pas un mélange des deux premières orientations. Il en existe plusieurs, certaines personnes sont à dominante hétérosexuelle, d’autres homosexuelle, et les facteurs du désir physique et de la relation sentimentale fait beaucoup varier la façon de vivre leur sexualité. Les hétérosexuels voient souvent les bissexuels comme des personnes qui veulent être à la mode (la femme bisexuelle est souvent vue comme une «salope» tandis que l’homme s’assume rarement). Quant aux homosexuels, ils rejettent les bissexuels car vus comme des homos qui ne s’assument pas.

En bref cette dernière orientation est souvent niée, rendant l’existence de ces personnes encore plus difficiles.
A cela s’ajoute le certain manque de satisfaction avec l’un ou l’autre des partenaires, surtout qu’on ne trouve pas les mêmes attentes selon le sexe du partenaire. De plus, les relations sociales sont rendues plus difficiles d’accès car on croit toujours à une certaine ambiguïté.

La sexualité de tous

Pour conclure, on peut donc dire que les orientations sexuelles sont en changement constant de leur identité, dans une construction permanente les unes par rapport aux autres. Et c’est lorsque que chacune d’entre elles s’acceptera dans ses différences et ses complémentarités que les inégalités et l’épanouissement pourra se faire. Tout le monde y sera gagnant. La diversité sexuelle est un trait normal de la vie en générale qu’elle soit animale ou humaine, et sur ce point, nous avons encore beaucoup à parcourir par rapport à nos amis à poils, à plumes etc.


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