Indiscutablement je sais pourquoi j’aime les films d’horreur, de science fiction et le fantastique. Tout se trouve dans mon enfance J’ai vu certains longs métrages il y a des années et des images se sont gravées dans ma mémoire comme une brûlure faite au fer rouge sur un de la peau humaine.
Mais le temps fait invariablement son œuvre et j’ai oublié certains de titres de films. Cela fait des années (au moins 20 ans) que des histoires peuplaient mon conscient et mon inconscient. Il restait comme un goût d’inachevé, un grain de sable qui me perturbait. J’avais absolument besoin de me rappeler. Il fallait que les pièces du puzzle prennent leurs places au bon endroit.
5 de ces longs métrages ont compté dans ma prime jeunesse. Ils sont passés sur TF1 et Antenne 2 à des heures de grande écoute (dimanche après-midi, lundi et mardi soir à 20h30) à la fin des années 70 et au début des années 80
Mais comme ces oeuvres comportaient des scènes assez perturbantes, mes parents m’envoyaient le plus souvent au lit. J’ai donc attendu un certain nombre d’années pour voir la fin de certains de ces films.
Mon premier souvenir concerne "La chose d’un autre monde" de Christian Niby (Howard Hawks). Je me souviens l’avoir vu un mardi pendant l’émission "Les dossiers de l’écran" (ahhhhhhh la musique). Je me rappelle les hommes en cercle sur la banquise statique, la couverture sur le sarcophage de glace du monstre, la scène du piége avec le courant électrique puis plus rien ("allez zou mon fils, au lit").
Vers 1999-2000, j’ai retrouvé le film en K7 presque par hasard dans une chaîne de magasins dits culturels avec des vendeurs au gilet vert et jaune. J’ai véritablement apprécié de finir enfin le film. Mais je ne suis pas encore tout à fait satisfait car à la moulinette de la traduction, bien des phrases en VO sont passées à la trappe des sous-titres. J’espère maintenant trouver une édition DVD digne de ce nom qui respecterait le matériau d’origine.
Le second film se nomme "Le survivant" réalisé par Boris Sagal. J’avais des bribes de souvenirs. Un virus mortel, des zombies aveugles, Charlton Heston finissant empalé par un immense pieu. Le long métrage est passé un dimanche en fin d’après-midi sur la première chaîne (quand cette dernière était publique et respectait son auditoire). J’ai aussi attendu plus de vingt ans pour le voir à nouveau à l’occasion de la sortie du film en DVD. Quel bonheur. Un film dément. Une vraie merveille de cinéma.
Pour les troisième, quatrième et cinquième longs métrages, les choses étaient plus corsées. Mes informations étaient très vagues, parcellaires même.
Je me remémorais une station spatiale, des robots, de la végétation. Le film
avait été diffusé un lundi soir lors de l’émission "L’avenir du futur".
Point.
Si j’ai réalisé des progrès dans mes recherches je le dois essentiellement à mon entrée dans l’univers virtuel il y a 5 ans. Achetant pour la première fois mon propre matériel informatique j’ai fait la connaissance par la même occasion d'un univers de bugs windosien. Je me suis donc inscrit naturellement sur un forum de discussions nommé AOL (Aideonline) pour trouver des solutions. C’est un "endroit" qui comporte une section "bla bla". Armé de ces minces réminiscences j’ai posé ma question sur le forum en question.
Et oh surprise, le dénommé KERRI, membre éminent de cette institution qu’est AOL m’a répondu : "il s’agit de Silent Running".
L’an dernier j’ai pu dénicher le DVD et revoir avec une joie immense ce monument de la science fiction (il faudra que j’écrive une chronique un de ces jours). Un long métrage avant-gardiste, doté d’une forme parfaite avec un message écologique très explicite. Un avertissement en bonne et due forme pour la race humaine.
Ma quatrième interrogation concernait un long métrage vu un dimanche après-midi (peut être la même émission et tranche horaire que "Le survivant"). Je me souvenais d’un bateau à la dérive dans le triangle des Bermudes, d’un prêtre crucifié à l’envers, du même prêtre nageant dans l’eau, de la présence d’un esprit malin (le diable ?). Une œuvre qui m’avait terrifiée. Enfant j’ai mis des mois à chasser de ma tête des images cauchemardesques. Le souvenir de ce téléfilm revenait de manière insistante à intervalles réguliers et je me suis dit qu’il fallait que je crève l’abcès.
Comme un grand j’ai fait des recherches et je suis tombé sur "Le triangle du diable". En creusant la question, je me suis rendu compte que ces 90 minutes d’horreur diabolique étaient ancrées
dans la mémoire collective et avaient marqué une génération d’enfants terrorisés comme moi. Sur divers forums j’ai pu constater que le long métrage avait eu un impact non
négligeable.
Mon dernier souvenir était très diffus, lointain même. Un film où il y était question de diable, de possession dans un collège américain, d’une scène (finale ?) autour d’une piscine universitaire. Un téléfilm diffusé à l’occasion des "Dossiers de l’écran" un mardi soir. J’ai fait de nombreuses recherches. Ces dernières se sont avérées vaines. Il me restait très peu de solutions.
En deux ans et demi d’existence sur la plateforme overblog j’ai tissé des liens privilégiés avec certains internautes. Comme ma préférence va à deux ou trois genres cinématographiques, il était normal que je me lie de manière particulière avec certains passionnés. J’ai donc fait la "connaissance" de Movie et de son site Captain DVD. Pour moi il est un puit de science. Ses connaissances me laissent sur mon séant.
Et pas plus tard que jeudi dernier je me décidé à lui demander "connaît-tu ce
film ?". Sa réponse a été : "Je vais poser la question sur le site "Oh my Gore !! où je suis modérateur". Et quelle ne fut pas
surprise (et encore je suis mesuré, je planais à 20 centimètres de ma chaise de bureau) quand l’un des membres, Killjoy, a répondu en quelques
minutes "ce film se nomme "Les possédés"." Quelle joie, quel bonheur. Je trimbalais cette
histoire comme un boulet depuis des lustres.
J’ai l’impression d’avoir bouclé la boucle, de clore un chapitre de ma vie sans
pour autant laisser de côté des moments inoubliables. Que c’est merveilleux de se souvenir. Des émotions incroyables sont remontées à la surface ces derniers jours.
Je sais que je cultive la nostalgie de manière immodérée parfois mais heureusement cela ne m’empêche pas d’avancer.