Les plus gros parachutes dorés en 2008.

Publié le 01 mars 2009 par Anakyne

1. Peter Kraus : un parachute doré de 20 millions d'euros

Qui ? Peter Kraus, 55 ans, ancien vice-président exécutif de la banque d'investissement américaine Merrill Lynch.
Combien ? 20 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : Avec 20 millions d'euros, Peter Kraus est celui qui a reçu le plus gros parachute doré de l'année 2008. Engagé par la banque américaine Merrill Lynch dès mai 2008, il n'y a mis les pieds qu'en septembre et pour quelques semaines seulement !
Quelques jours après son arrivée, alors que la banque était sur le point de sombrer, elle a été rachetée par la Bank of America.
Le poste de Peter Kraus n'avait alors plus lieu d'être. Après seulement quelques mois de travail, Peter Kraus a empoché la coquette somme de 20 millions d'euros, comme le prévoyait son contrat. Une somme qui lui a permis d'acheter un immense appartement de 5 chambres sur Park Avenue, en plein cœur du quartier le plus luxueux de Manhattan, pour 28,5 millions d'euros !
© Merrill Lynch

Martin Sullivan : un parachute doré de 10 millions d'euros

Richard Syron : un parachute doré de 7,5 millions d'euros

Qui ? Richard Syron, 64 ans, ancien président-directeur général de l'organisme de refinancement hypothécaire américain Freddie Mac.
Combien ? 7,5 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : Victime de la crise des subprimes aux Etats-Unis, l'organisme de crédit Freddie Mac a sombré en septembre 2008, et entraîné dans sa chute de nombreux particuliers, qui se retrouvaient expulsés de leurs propres maisons. Pour protéger au mieux leurs contribuables, les Etats-Unis ont décidé d'investir dans l'organisme.
Richard Syron, le PDG, a été prié de partir. Il aurait pu quitter ses fonctions avec une somme de 17,5 millions d'euros de parachutes doré et primes de départ, mais l'entreprise et l'Etat en ont décidé autrement : Richard Syron n'a obtenu "que" 7,5 millions de dollars.

Daniel Mudd : un parachute doré de 7,5 millions d'euros

Patricia Russo : un parachute doré de 6 millions d'euros

Qui ? Patricia Russo, 57 ans, ancienne directrice générale de l'équipementier télécoms et réseaux franco-américain Alcatel-Lucent.
Combien ? 6 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : Suite au rachat de l'américain Lucent par le français Alcatel en 2006, Patricia Russo, ancienne directrice générale de Lucent est devenue directrice générale de la nouvelle société. Après deux années au bilan médiocre, Patricia Russo et Serge Tchuruk, le président du conseil d'administration, ont tout deux donné leur démission le 29 juillet 2008, au moment où l'entreprise présentait un bilan négatif de 1,1 milliard d'euros.
Sans fixer de date précise à son départ, elle avait émis une certitude : sa démission serait effective avant le 1er janvier 2009, date après laquelle son parachute doré de 6 millions d'euros aurait pu lui échapper ! En effet, comme le signale la loi française Tepa (Travail, emploi et pouvoir d'achat) d'août 2007, les parachutes dorés attribués après le 1er janvier 2009 sont soumis à une obligation de résultat... Elle a finalement quitté son poste en septembre 2008, avec 6 millions d'euros en poche.

Alan Fishman : un parachute doré de 4,9 millions d'euros

José Luis Duran : un parachute doré de 4,7 millions d'euros

Qui ? José Luis Duran, 44 ans, ancien directeur général du distributeur français Carrefour.
Combien ? 4,7 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : Nommé directeur général de Carrefour en juillet 2008, après avoir été président du directoire depuis 2005, José Luis Duran a été renvoyé dès novembre 2008, et immédiatement remplacé. Malgré un bilan satisfaisant, sa stratégie se trouvait remise en question.
Depuis le départ de l'ancien PDG Daniel Bernard en 2005, Carrefour a un peu durci les conditions d'obtention d'un parachute doré. Le paiement du bonus de départ de Daniel Bernard et de sa prime à la retraite (38 millions d'euros en tout) avait mis le groupe en difficulté. Depuis 2007, le versement du parachute est subordonné aux résultats de l'entreprise. José Luis Duran a rempli ces conditions et a donc bénéficié d'un parachute en or de 4,7 millions d'euros. Des actions gratuites et des options d'achat pourraient même faire monter la note à près de 6 millions d'euros.
© Carrefour

Gilbert Mittler : un parachute doré de 4 millions d'euros

Qui ? Gilbert Mittler, 60 ans, ancien directeur financier de la banque française, belge et néerlandaise Fortis, en Belgique.
Combien ? 4 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : La crise financière a fait beaucoup de dégâts dans la banque Fortis, et Gilbert Mittler, le directeur financier, en a fait les frais fin juillet 2008. Mais il a pu se consoler rapidement avec les 4 millions d'euros qui lui ont été versés au titre de parachute doré, conformément à son contrat. Le Premier ministre belge, Yves Leterme, avait évoqué son indignation à ce sujet. Ce versement avait eu lieu peu avant que l'Etat belge ne devienne actionnaire de Fortis, pour essayer de sauver la banque de la faillite.
Gilbert Mittler ne sera pas resté sans emploi bien longtemps. Dès le 1er août 2008, il commençait le travail de conseiller spécial de Herman Verwilst, nouveau PDG de... Fortis ! En somme, un simple changement de poste à 4 millions d'euros !
© Fortis

Gérard Le Fur : un parachute doré de 2,7 millions d'euros

Qui ? Gérard Le Fur, 59 ans, ancien directeur général des laboratoires français Sanofi-Aventis.
Combien ? 2,7 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : Sanofi-Aventis a décidé de se séparer de Gérard Le Fur, son directeur général, début septembre 2008. Certains échecs du laboratoire lui étaient imputés. N'étant resté que deux ans à la tête du groupe, Gérard Le Fur a accepté de ne toucher que la moitié du parachute doré initialement prévu : la modique somme de 2,7 millions d'euros tout de même.
Son remplaçant, très prévoyant, a exigé une prime d'arrivée de 2,2 millions d'euros, et un parachute doré de 2,4 millions d'euros, qu'il touchera lors de son départ.
© Sanofi-Aventis

Jean-Paul Votron : un parachute doré de 1,3 million d'euros

Herman Verwilst : un parachute doré de 800 000 euros

Qui ? Herman Verwilst, 62 ans, ancien directeur exécutif de la banque française, belge et néerlandaise Fortis, en Belgique.
Combien ? 800 000 euros.
Comment ça s'est passé : A la fin du mois de septembre 2008, Fortis a annoncé qu'elle mettait un terme au contrat de Herman Verwilst au poste de directeur exécutif, et qu'il annoncerait sa démission ultérieurement, courant décembre. En octobre, le montant de son parachute doré a été révélé : 5 millions d'euros. Le Premier ministre belge, Yves Leterme, avait jugé cette somme scandaleuse, alors que la valeur des actions Fortis s'écroulait totalement en bourse.
Face à la colère des contribuables, Fortis et Herman Verwilst ont renégocié les conditions de départ et se sont accordés sur un parachute doré beaucoup plus réduit : " seulement " 800 000 euros. Au vu des 78 jours de travail effectifs, ce bonus représente tout de même 10 256 euros gagnés par jour !
En juillet 2008, son subordonné, le directeur financier Gilbert Mittler, était parti avec la jolie somme de 4 millions d'euros...
© Fortis

Axel Miller renonce à un parachute doré de 3,7 millions d'euros

Qui ? Axel Miller, 44 ans, ancien président du directoire de la banque française, belge et luxembourgeoise Dexia, en Belgique.
Combien ? Il a renoncé à 3,7 millions d'euros.
Comment ça s'est passé : Malheureusement pour lui, Axel Miller est le seul de notre classement à ne pas avoir pu toucher son parachute doré ! Début septembre 2008, l'opinion publique apprend que la banque Dexia, que les Etats français, belge et luxembourgeois vont financièrement contribuer à sauver, pourrait verser 3,7 millions d'euros à son président du directoire démissionnaire, Axel Miller. Une pilule difficile à avaler pour les contribuables !
La ministre de l'Economie française Christine Lagarde s'était alors entretenue avec lui, afin qu'il accepte de renoncer à ce bonus, en contrepartie de la recapitalisation de la banque... De son côté, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, avait demandé à la Caisse de dépôts française, devenue administratrice de la banque, de s'opposer à ce versement.
Axel Miller a accepté de renoncer à son bonus et est passé à côté de ses 3,7 millions d'euros !
© Dexia