Et voici que tout d'un coup, alors que nous n'y songions plus, le voyage devient possible. Il était venu à nous quand nous ne l'espérions plus. Nous pouvions en parler d'une façon très simple, comme s'il s'agissait de visiter une province lointaine.
Entendre parler les Aroussiyine, les approcher, les toucher." (extrait de la quatrième de couverture)
Dans ce petit livre, JMG Le Clézio accompagne sa femme Jémia dans le pays de ses origines, à la découverte d'un peuple libre qui a conservé contre tempêtes de sable et modernité ses traditions. Le récit est monté comme un carnet de voyage, agrémenté de photographies superbes dont la version de poche ne rend sans doute pas la véritable beauté. Malgré tout, ces touches de couleur sont agréables à découvrir au détour des pages, ainsi que les citations de Rumi qui enclenchent chaque chapitre. J'aurais aimé en lire plus, plus long, ce titre m'a paru bien trop court, un parfum de spiritualité et de vent vite éteint.
Me reste donc à continuer de découvrir encore Le Clézio, par ses autres titres !
"Nous vivons dans un univers rétréci par les conventions sociales, les frontières, l'obsession de la propriété, la faim des jouissances, le refus de la souffrance et de la mort ; un monde où il est impossible de voyager sans cartes, sans papiers, sans argent, un monde où l'on échappe pas aux idées reçues ni au pouvoir des images. Eux sont tels que les a rencontrés Sidi Ahmed el Aroussi quand il est arrivé au désert, sans aucun des droits ni aucun des devoirs de la société urbaine.
Ils sont les derniers nomades de la Terre, toujours prêts à lever le camp pour aller plus loin, ailleurs, là où tombe la pluie, là où les appelle une nécessité millénaire et impérieuse. [...]
Sans doute n'avons-nous compris qu'une part infime de ce que sont les Gens des nuages et n'avons-nous rien pu leur donner en échange. Mais d'eux, nous avons reçu un bien précieux, l'exemple d'hommes et de femmes qui vivent - pour combien de temps encore ? - leur liberté jusqu'à la perfection."
Une lecture effectuée dans le cadre du
9h30 : Sylire a lu l'Africain. Vous trouverez sans doute chez elle, dans la journée, d'autres liens de lectures... Pour ma part, je suis en écriture, bonne journée à tous !!