Annonce de l'augmentation de l'AAH : L'APF révèle les vrais chiffres !
Date : 25 février 2009
Thème :
Positions, réactions et revendications de
l'APF
Dans un communiqué de presse daté d'hier, Brice Hortefeux affirme qu'un de ses objectifs est la citoyenneté des personnes handicapées "grâce à la revalorisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), pour permettre aux personnes handicapées de disposer de ressources décentes pour vivre : l'AAH augmente de 54 euros dès 2009."
Non seulement cette annonce n'est en rien une nouveauté mais en plus, de la façon dont elle est présentée, elle pourrait laisser croire que les personnes en situation de handicap vont bénéficier d'une augmentation supplémentaire de 54 euros de leur AAH en 2009. Or, au regard des orientations actuelles du gouvernement, ce ne sera pas le cas.
En effet, voici un extrait du dossier de presse de Valérie Létard présentée le 11 février dernier : "Conformément aux engagements pris par le Président de la République, une revalorisation de 25 % en cinq ans a été initiée, ce qui représente un effort de 1,4 milliard d'euros. Fin 2009, l'AAH atteindra 682 euros, soit, chaque mois, 54 euros de plus que début 2008."
Valérie Létard précise donc bien que les 54 € ont été prévus
et sont calculés à partir du montant de janvier 2008.
On peut aussi préciser que, selon un tableau officiel du
ministère montrant l'évolution prévue de l'AAH, le chiffre exact de l'augmentation de l'AAH à la fin de l'année 2009 sera seulement de 29
€ ! (chiffre entre septembre 2008 - la dernière augmentation en date - et septembre 2009).
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Carton vert
Pour une télé du réel
Est-ce l'effet Obama ? Les députés ont adopté fin novembre l'amendement du député UMP Frédéric Lefebvre au projet de loi sur le nouveau service public de la télévision, qui stipule que France Télévisions doit "refléter dans sa programmation la diversité, notamment ethnoculturelle, de la société française et veiller à engager une action adaptée pour améliorer la présence de cette diversité dans les programmes". Une récente étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel (1) a en effet montré que les "non-blancs" étaient sous-représentés dans les programmes télévisés. Ils ne représentent que 8 % des personnages apparaissant dans les publicités et 11 % dans les sujets “France” des journaux télévisés ainsi que dans les fictions françaises. Et seuls 7 % des présentateurs et animateurs. Dommage que cette étude ne se soit pas également intéressée à la présence des personnes en situation de handicap à l'écran. Il suffit de passer quelques heures devant le petit écran pour s'apercevoir qu'elles sont également très peu représentées. Sauf à se planter devant France 2 le premier week-end de décembre... consacré au Téléthon ! Jean-Marie Barbier, président de l'APF, a donc écrit aux parlementaires, le 25 novembre, pour leur demander de profiter de l'examen de ce projet de loi pour imposer aux chaînes de mieux prendre en compte les personnes en situation de handicap à tous les niveaux : comme spectateurs sur les plateaux, participants à des jeux télé, comédiens, présentateurs, témoins, etc. L'amendement de Frédéric Lefebvre, qui insiste surtout sur la diversité "ethnoculturelle", n'y répond que très partiellement.
(1) Représentation de la diversité dans les programmes de télévision – Éric Macé.
Article tiré du magazine ''Faire Face'' n°671 (janvier 2009)
Franck Seuret
Carton rouge
Les traquenards du Gaumont Rennes
La palme de la déception est décernée par les personnes se déplaçant en fauteuil roulant au nouveau complexe cinématographique Gaumont, ouvert le 4 novembre dernier esplanade Charles de Gaulle à Rennes (Ille-et-Vilaine). Ses 13 salles high tech, offrant au total 2 800 places, sa décoration signée Christian Lacroix, avaient de quoi séduire les cinéphiles. Le public à mobilité réduite a vite déchanté. À l'entrée, pas de porte à ouverture automatique mais de lourds doubles battants difficiles à manoeuvrer seul. Au sol, la moquette freine les fauteuils roulants manuels. Une signalétique défaillante ne permet pas de se diriger à coup sûr vers les caisses (ni d'ailleurs vers les toilettes). Et encore moins de repérer le guichet surbaissé. Autre mauvaise surprise arrivé là : la personne en situation de handicap a droit à un tarif réduit, mais pas son accompagnateur, même si sa présence s'avère indispensable. Dans les grandes salles avec accès par le fond, les personnes en fauteuil se trouvent parfaitement installées sur une plate-forme spacieuse à distance idéale. L'accompagnateur peut s'asseoir à proximité. Mais dans le reste du complexe, les mêmes personnes sont placées devant le premier rang. Et elles ont le nez sur l'écran dans trois salles. Ces fautes de conception inadmissibles incombent à Christian de Portzamparc, architecte à qui Rennes doit aussi Les Champs Libres, équipement culturel tout à fait accessible, lui. Des plans du complexe ont été présentés au printemps 2008 au groupe de travail “accessibilité” du collectif départemental “Handicap 35”. Invité à visiter les lieux peu avant leur inauguration, ce groupe avait signalé les défauts du hall d'entrée. Mais seule une salle bien adaptée lui avait été montrée !
Article tiré du magazine Faire Face n°672 (février 2009)
Jean-Louis Rochon