Dans l'ensemble, cet épisode se concentre sur les problèmes domestiques de l'équipe, même si l'enjeu de certains dépasse le simple laboratoire. Commençant assez paisiblement par une série de "happy end" (étrange en début d'épisode, mais cette saison semble nous y avoir habitué) pour progressivement se complexifier, la tension se faisant de plus en plus pressante. Toutes les pièces du finale sont posées, reste à les assembler correctement.
La première source d'inquiétude de l'épisode provenait évidemment de Carlos, des larves ayant éclos sous sa peau, et du risque de maladie qui pouvait y être lié. Heureusement, la vision cauchemardesque de ces cloques jaunâtres et l'extraction opérée par Rachel resteront le point culminant (repoussoir) de la storyline. Carlos est certes placé en isolement, et chacun s'inquiète de son sort dans l'attente des résultats de ses analyses de sang. La grande interrogation est en effet de savoir si Carlos a pu contracter la fièvre hémorragique qui a tué tous ces marins dans l'épisode précédent. Heureusement, les résultats sont négatifs : le scientifique peut retourner au travail. Justement, connecté ou non d'une façon ou d'une autre avec cette cargaison congolaise, le travail ne manque pas.
En parallèle, divers aéroports reportent des problèmes avec leurs circuits électroniques, qui semblent mis hors d'état de fonctionner, comme ronger par quelque chose. Tandis que chacun commence à s'impliquer dans l'enquête, les lumières du NorBac s'essayent à une ambiance piste de danse, ne cessant de clignoter, et Mayko grille ordinateur sur ordinateur s'attirant quelques piques amusées de la part de Wes. Disons que, pour une fois, le téléspectateur fait le rapprochement entre ces deux problèmes bien avant que Bob n'émette enfin un diagnostic évidemment juste : ce qui a infecté les aéroports a également pris d'assaut le laboratoire. Ils en voient les conséquences tout autour d'eux. Au fur et à mesure que l'épisode avance, de nouvelles données sont intégrées, complexifiant rapidement les enjeux. Nous sommes ainsi finalement informés de la mission commune que se sont fixés Wes et Rachel : enquêter sur les affaires globalement louches de l'ex-mari de cette dernière. La scène d'introduction est plutôt bien trouvée, les scénaristes se complaisant dans un léger qui pro quo, qui les conduit dans une chambre d'hôtel... pour y retrouver leur enquêteur. Tant pis pour le glamour. Si l'on décide de nous mettre au parfum de ces activités, on pressent qu'elles vont rapidement se retrouver connectées avec l'intrigue principale. Ce qui ne manque pas d'arriver lorsque l'équipe se renseigne sur les laboratoires travaillant sur le type de bactérie en cause dans ces pannes électroniques. Rachel fait la connexion entre Carl et l'un des noms égrenés par Mayko. Comme cela prend une tournure trop importante pour continuer à taire leurs soupçons, la curiosité de David précipitant les choses, ils l'informent de la réalité de la situation. Carl est-il en train de spéculer sur les composants contenus dans la cargaison congolaise dont les prix vont exploser s'il faut remplacer tous les circuits électroniques détruits par ces bactéries dans tous les aéroports et endroits stratégiques ? Le profit, c'est une donnée compréhensible. Si bien que l'on retrouve le temps de quelques scènes cette ambiance un brin policière désormais délaissée, David s'offrant même le luxe d'une confrontation voilée avec Carl. Seulement, la découverte d'une signature sur les bactéries incriminées vient remettre en cause tout le schéma imaginé. Elles sont en effet marqués du fameux smiley, signature d'un groupe déjà croisé en cours de saison. (C'est sans doute dans ces moments-là où je me maudis pour mon retard accumulé, c'est bien trop me demander que d'essayer de me souvenir avec précision d'intrigues visionnés fin avril -il va falloir que j'aille rejeter un coup d'oeil dans mes reviews de l'époque-. *fin de la parenthèse inutile*) Si c'est le groupe au smiley qui est derrière tout ça, ces derniers voulaient mettre en exergue les dangers de la science : ces motivations sont complètement différentes de celles d'un Carl spéculateur profiteur. Par conséquent, comment tout cela s'imbrique-t-il et quel est le rôle de chacun ?
Si la série replonge allègrement dans des histoires complexes -et sans doute dangereuses-, parallèlement, en revanche, elle brise une de ses routines les plus immuables -ou plutôt, un de ses personnages- pour verser dans une intrigue scientifique qui devient de plus en plus étrange, centrée autour de Bob. Initialement, tout avait (trop?) bien commencé. L'opération réparatrice de son oeil, imaginée par David et Carlos dans l'épisode précédent, fonctionne au-delà de tous les espoirs puisqu'il retrouve sa pleine vision. Une nouvelle happy end de début d'épisode comme pour Carlos ? Pas vraiment. Petit à petit, le téléspectateur observe des changements s'opérer chez Bob. Au-delà d'une simple question d'évolution de personnalité et d'un syndrome d'Asperger qui ne se manifeste soudain plus comme à l'habitude, Bob se transforme en empathe. Il n'hésite pas à dire ce que les gens ressentent vraiment en dépit des apparences qu'ils affichent. Une ou deux remarques passent sans problème, noyées dans la joie de le retrouver d'attaque. Puis, cela devenant systématique, l'attention de Mayko est rapidement focalisée. Elle s'inquiète des changements étranges qui surviennent chez son ami dont les réactions et les propos paraissent s'éloigner de plus en plus du Bob qu'elle connaît. Faisant part de son inquiétude à David, ce dernier convainc Bob de retourner voir la médecin qui l'a opéré. Or, en étudiant l'activité cérébrale du patient, la docteur et David décèlent dans le cerveau de Bob d'étranges zones actives. Ces dernières ont à l'évidence des conséquences concrètes immédiates. En pleine analyse, Bob perd soudain patience, ne supportant plus le test, et sort précipitamment. Le fameux virus expérimenté par Owen va-t-il à nouveau avoir des conséquences non prévues tout aussi désagréables ?
Bilan : Cet épisode me laisse une impression globalement mitigée. D'un part, j'ai apprécié la complexification autour de l'intrigue scientifique, avec le retour appréciable du "groupe au smiley". Car même s'il n'y a plus vraiment de toutélié, la série se rappelle quand même qu'elle ne doit pas fonctionner uniquement en stand-alone (ou histoires étirées sur deux épisodes de façon fictive en ajoutant juste la résolution en début d'épisode suivant). Le personnage de Carl soulève cette fois de réelles inquiétudes. Quant à l'affaire principale, les questions demeurent : bioterrorisme, profits ou question de principe ? Mais d'autre part, je ne sais trop quoi penser de l'étrange storyline construite autour de Bob. Les changements de personnalité, cet étrange don d'empathie soudain, m'ont quelque peu déstabilisé.
La résolution à toutes ces questions (ou du moins un début?) dans le 3.13 qui est le season finale.