Label au bois dormant

Mon père vient de fêter ses 77 ans. Les miens sont prévus pour 2044. J'y serai. Je pourrai raconter.
Pensée pour Alain Bashung, en ce jour de triomphe pour lui. Enfin, je dis ça. J'imagine. C'est cérémonie des Victoires de la Musique ce samedi soir et ça fleure l'émotion, yeux rivés sur le Grand Homme. Tsunami Bleu Pétrole, le titre de son dernier album ? Je le sens comme ça.
Mais revenons à nos moutons. 2044, donc. L'année qui suit 2043. La fameuse. Alain l'a chantée, celle-ci.
La belle au bois dormant a fermé les écoutilles, elle hiberne, elle hiberne. La réveillez pas, laissez-la, la réveillez pas, pas avant 2043, nous dit-il, avant d'expliquer que d'ici là, jailliront des cascade, d'ici là, vogueront les obscurs, d'ici là, glisseront les combats. Il ajoute : d'ici là, j'aurai découvert lequel de mes plusieurs sera à même de la sauver, d'ici là, je l'ai, d'ici là, j'attendrai.
Selon lui, ses congénères l'ont refroidie, ses congénères crient au génie. Dans le doute ils se vantent, réinventent la valériane pendant que lui estime : D'ici là, j'aurai découvert lequel de mes autres oubliés aura l'aplomb de l'aimer. D'ici là, je ferai flèche de tout bois, d'ici là, je me serai consumé, d'ici là, j'aurai balayé les cendres. Et tout ce qui s'ensuit.
Il conclut : Je suis pas prêt, j'ai les pièces détachées. Quant à l'horloger, ses minutes sont comptées.
Qui est la belle au bois dormant ?