Let's Panic Later organisait une nouvelle soirée de concerts pour ce dernier vendredi du mois de février. Comme d'habitude, un prix ultra-modeste (5 euros !), une affiche fournie (4 groupes) et de la bonne zik, le tout dans la cave du Saint-Ex.
Et c'est Saint Augustin qui ouvre le concert. Il est seul à sa guitare, il a une petite machine pour lancer les rythmes qui vont l'accompagner, lui et sa guitare. Il murmure ses chansons, aux sonorités mélancoliques, que sa guitare morne n'arrive guère à éclairer, ni même les rythmes synthétiques qui lui servent de compagnie. D'influences Will Oldham et Elliott Smith, ou encore Grandaddy, le jeune homme sait composer et ça tient bien la route, filandreux et vaporeux, mais je trouve le tout très agréable.
Le MySpace de Saint Augustin
Deuxième groupe à venir braver la foule, Petit Fantôme est un membre du collectif Iceberg. Très drôle, il annonce qu'il a la mononucléose et qu'il prévoit d'embraser toutes les filles de la salle, histoire de partager allègrement sa maladie. Visiblement, il n'y a pas que lui qui est malade, parce que le son émis par son ordi...aïe. Les deux premiers morceaux (dont une reprise synthétique de "Jealous Guy") cassent un peu l'ambiance, grinçants et au son affreux. Pour rectifier, rien ne vaut le retour à l'acoustique, et effectivement, ça sonne de suite bien mieux, entre tronica et folk lo-fi, un brin de pop, et hop, c'est parti pour une demi-heure plutôt agréable, où Jason Lytle est fortement évoqué, comme certains groupes plus aériens dirons nous : pas mal du tout !
Le MySpace de Petit Fantôme
Sinas va clotûrer le bal des groupes bordelais. C'est un trio, avec une batterie et 2 amas de claviers, pour offrir une pop qui se pare de reflets punk ou d'électro. De vraies chansons dans un esprit 80's, des sons qui sont à la fois dansants et vaguement éthérés, une pincée de shoegazing heureux, des Robert Smith non peinturlurés : Sinas, c'est un peu tout ça, et donc, Sinas (prononcer "si naze"), ben c'est très bien : bon moment, belle découverte !
Le MySpace de Sinas
Pour finir, la tête d'affiche, logique, avec Uzi & Ari, combo US que je ne connaissais pour ainsi dire pas du tout avant d'en entendre "parler" sur POPnews. Emmené par Ben Shepard, le groupe délivre une pop très variée, parfois francement sombre, d'autres fois plus joyeuses, cet effet étant entretenu par la profusion des membres (6) et leur faculté à passer d'un instrument à un autre. La musique de Uzi & Ari est faite de hauts de bas, de légéreté et d'obscurité, évoquant les débuts d'Arcade Fire par son aspect bricolage de génie : on y retouve une même sensation d'ébulition, de foisonnement créatif. Le groupe s'amuse manifestement beaucoup sur scène, et dans le public, les réactions sont enthousiastes, à juste titre. Finalement, le seul regret sera la court durée du set (45 minutes environ), mais ça me donne surtout envie de les suivre, et de guetter un nouvelle venue à Bordeaux. Bref, merci Let's Panic Later pour ce joli cadeau !
Le MySpace de Uzi & Ari et le site officiel
La chronique de "Headworms" de Uzi & Ari sur POPnews
Le MySpace de Let's Panic Later