Un certain Monsieur Olivier m'a envoyé un e-mail fin de l'année dernière (bref il y a un peu plus de deux mois) pour d'abord me féliciter des sujets évoqués sur mon blog, ensuite pour me demander à juste titre : pourquoi je n'avais pas encore parler de ce groupe de pop/rock lyrique britannique : Muse ? Bien entendu, mes chers lecteurs, vous le savez je me laisse souvent débordée par mes nouvelles découvertes et la conséquence inévitable est que je délaisse mes anciens chouchous. Je les connaissais sans le savoir depuis leur début discographique en 1999 grace à leur sublime ballade Unintended issue de leur premier album Showbizz mais je ne savais pas qui en était l'auteur. Ce n'est que bien plus tard en me procurant leur discographie studio à prix cassé que j'ai découvert que derrière cette ballade qui m'avait tant marquée se cachait ce groupe.
Maintenant c'est vrai il faut le dire (ou plutôt l'écrire) ce groupe attire les foudres des puristes qui les trouvent clownesques mais les personnes plus ouvertes d'esprit (comme moi mais cela n'est pas nécessairement une qualité) ne peuvent s'empêcher de leur attribuer des qualités : la voix de Bellamy est un mélange détonnant des voix de Jeff Buckley et de Tom Yorke, leur musique à défaut d'être profondément originale (cela ne veut rien dire vu que seul les bidouillages de certains groupes bobo comme Animal Collective peuvent seuls s'attribuer ce mérite - ce qui n'est pas nécessairement une qualité non plus) mélange lyrique, de grandiloquence (de décadence diront les "mauvaises langues") pop aux faux accents de métal à deux balles est jouissive dans le sens où on accepte le postulat que leur musique n'a peut être acquis la maturité voulue. Oui, leur musique n'est pas encore mature, et alors ? Ils ont toute leur vie pour la faire avancer, progresser contrairement à beaucoup de groupes qui ne font que régresser dans le temps (U2, Rolling Stones, etc.).
Certes, ils sont rodés (de trop même) à la scène, cela s'entend sur cet album live mais ils peuvent encore se montrer gauche sur certains morceaux qui sonnent encore un peu "cliché" cependant malgré certains défauts inhérants au groupe, je ne peux m'empêcher d'aimer leur musique. Leur dernier album Black Holes and Revelations (2006) a sonné comme un renouveau salutaire pour ce groupe qui faisait la même musique sur leurs trois albums précédents. Plus groovy, théâtral, peut être même boursouflé, c'est l'album que je préfère du groupe (et maintenant après m'être mis à dos les puristes du rock, je me mets à dos les fans de la première heure du groupe) pour son grain de folie et pour la chanson phare Supermassive Black Hole, premier extrait de l'opus qui a déchaîné les passions. A chaque fois que j'écoute ce morceau, je ne peux m'empêcher de trouver qu'il est doté d'un feeling et d'un sens du groove incroyables et qu'il est sexy en diable. Bref, le délire complet !
Maintenant en ce qui concerne à proprement dit l'album live en question, et bien... il n'y a rien à redire : en effet le groupe assure bien en Live (question de mixage ?), on sent de l'électricité das l'air, une bonne connivence entre le groupe et son public, peut être même de trop, la tracklisting de ce live est beaucoup trop conscensuelle, ce qui est logique car de un c'est Wembley et de deux cela se joue devant des dizaines de milliers de fans assidus, par conséquent ce n'est pas vraiment le temps de jouer la carte de l'imagination, les plus gros succès commerciaux sont représentés (et encore...), le reste (qui est souvent le meilleur) restera dans les albums studios, pas question de déborder dans le cadre d'un concert finalement très commercial mais très agréable à l'écoute. Rien de bien excitant mais rien de grave non plus comme faute de goût.
80/100 : pas exceptionnel mais revigorant en attendant leur prochain album studio décrit comme très ambitieux. J'attends avec impatience.
Supermassive Black Hole :
Unintended :