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Minute au rabais

Par Deathpoe

J'affiche de lamentables statistiques tandis que mon radio-réveil n'en finit plus de clignotant, affichant une rangée de zéros. Ce serait un coup du sort que je ne m'en étonnerais même pas, alors qu'il me faudrait simplement penser à rétablir le cours normal des choses, rétablir l'heure d'une volonté quasi divine.
C'est réglé, je me contrarie à entendre mes propres souvenirs en échos au fantastique des autres. Je vide mon whisky d'un trait (une exécution sommaire, en fait) et me prépare à continuer au goulot. Cela ne m'étonne même pas et je n'ai nullement besoin de quelconque prétexte. Parfois, je me rate au détour de chaque seconde, et j'explore les plafonds jusqu'à m'en brûler les doigts aux néons calfeutrés. J'admire ce que certains appellent le bon temps car je ne connais que la continuité, un espèce de goût amer indissoluble de ce qui devrait être la satisfaction totale. Mes regrets sont périmés depuis longtemps, alors je les arrose de whisky.
Je me contiens pour ne pas me mettre à gueuler auprès de l'automobiliste de devant, un sale enfoiré qui a cru se foutre de ma gueule en me doublant et qui n'est même pas foutu de passer à l'orange. Par le silence, je serai alors l'imposteur que j'ai toujours rêvé d'être. A mesure que la ligne continue défile, tendue comme un shoot de codéine, je réalise que j'ai moi-même, par le passé, foutu en l'air trop de temps. Quelle que soit la situation, l'on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. Jetant toute l'énergie dont je dispose de tous les côtés, il m'est impossible de savoir ce que je fais exactement. Mais je le fais. J'aurai au moins essayé. Bordel, j'aurai au moins essayé.


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