Cet article fait suite à Stress: et si on arrêtait de lutter contre? (Si vous ne l'avez pas encore lu,
c'est le moment!)
Maintenant que vous êtes - du moins je l'espère - convaincu(e) qu'il est peu productif de s'en prendre à l'alarme alors que l'incendie fait rage, voici quelques pistes pour établir la
coextistence pacifique avec le stress et écouter ses messages. Ce qui va nous consentir un avantage indéniable: outre la réduction de sa fréquence, son intensité et sa durée,
nous nous sentirons bien plus sûrs de nous et de notre capacité à faire face aux difficultés avec calme et recul.
Bonus supplémentaire: nous déclencherons moins de stress chez les autres... ben oui, on est tous l'emmerdeur de quelqu'un!
Génial architecte (médiéval)
Puisqu'il est l'indicateur des situations dangereuses pour notre
intégrité morale et/ou physique, commençons par imaginer le stress en architecte de la citadelle solide et protectrice que nous (ouvriers et maîtres d'oeuvre) pouvons construire pour et par nous-mêmes.
Car sans se préoccuper de ce que préconise l'architecte, nous élaborons
des structures fragiles, voire bancales...
Cet architecte nous indique
les fondations qui pêchent, les angles fragilisés, les ouvertures insuffisantes ou au contraire trop nombreuses, la taille adéquate des murs, à chaque fois que les aléas de la vie mènent
des assauts qui pourraient ébranler l'ensemble.Pour filer la métaphore
médiévale jusqu'au bout, disons qu'il dispose de plusieurs types de matériaux, qui, emboîtés, imbriqués les uns avec les autres se renforcent mutuellement et solidifient l'ensemble. Voici
une liste récapitulative de ces matériaux:
1- L'estime de soi et la confiance en soi
Ce sont elles qui vont nous donner la force d'aller parler sans crainte à la personne dont le comportement nous est pénible, de faire une demande qui nous tient à coeur. Elles qui nous permettent aussi de ne pas remettre en cause notre valeur personnelle quand nous n'obtenons pas le résultat escompté, quand nous recevons une critique ou des reprochesbref, face à des situations génératrices de remise en question.
Elles facilitent aussi la prise de décision, la volonté de changement, l'action, la mise en oeuvre de solutions. Cerise sur le gâteau: elles diminuent le besoin de tout contrôler.
2- La connaissance de soi
La connaisance de soi - de ses propres fonctionnements, mécanismes, principes, de ses aspirations, de ce que l'on perçoit comme dangereux
ou pénible, mais aussi
de ses valeurs motrices, de sa créativité ou de ses modes
d'apprentissage etc. - favorise (entre autres) l'identification des situations sources de stress ainsi que la prise de décision, la recherche de solutions, la motivation, la mise en
oeuvre des solutions etc. face aux problèmes rencontrés, qu'il soient externes ou internes (gestion du temps et des priorités, procrastination, par exemple)
3- La connaissance des émotions
Pour éviter que les trop-pleins d'émotions négatives se transforment en stress chronique, comprendre ses émotions est indispensable.
Connaître le rôle des émotions et les messages qu'elles transmettent, identifier les besoins non satisfaits qui les génèrent et savoir les combler, comprendre nos propres schémas réactionnels et ceux des autres face aux émotions pour les accueillir et profiter de leur utilité: on parvient ainsi à réduire l'intensité et la fréquence des émotions négatives, et à s'en distancier plus rapidement pour pouvoir traiter son déclencheur avec plus de sérénité.
4- Un
relationnel stimulant
Nous ne sommes pas à l'abri des collègues/patrons mais aussi
connaissances/amis/parents désagréables, mais nous pouvons minimiser l'impact sur nous-mêmes de leur contact, quand il est inévitable.
Pour se débarrasser des relations usantes qui sont l'une des principales source de stress, on peut développer un relationnel dépourvu de manipulation, de soumission ou d'autoritarisme,
basé sur la confiance et le respect, qui permet de dénouer et d'éviter les conflits, de repérer les jeux de pouvoir et de ne pas rentrer dedans, et ainsi de ne pas y donner prise;
d'augementer la coopération, la collaboration et les échanges positifs, stimulants, satisfaisants.
5- une communication saine
A force d'avoir le sentiement de parler à des murs ou de pisser dans d'innombrables violons, on fatigue. Ecouter et entendre, être entendu, transmettre les messages qu'on veut transmettre, clairement et sans manipulation. Une communication qui facilite la compréhension mutuelle et élimine les ambiguités et les jeux de pouvoirs. Savoir faire des demandes, savoir dire non, exprimer son opinion sans l'imposer, savoir utiliser la communication assertive qui prend en compte les intérêts des deux parties, savoir exposer ses limites, exprimer une critique un encouragement ou un retour constructif, faire un compliment...
6-
Alimenter le bien-être
Relaxation, exercices de respiration, massages etc. je le dis et je le
répète: utilisés seuls, ils apportent un soulagement temporaire et illusoire et ne représentent pas un moyen de traiter durablement le stress. En effet, ils reviennent alors à nier un
état de fait générateur de mal-être et à se préoccuper uniquement de ses conséquences.
Par contre, ces mêmes techniques deviennent utiles si elles sont
employées pour favoriser une distanciation propice au traitement du problème à l'origine du stress.
Utilisées régulièrement et indépendamment d'un état de stress, elles
participent à la construction globale d'un bien-être qui peut minimiser l'intensité perçue du stress.
A explorer pour vivre en bonne intelligence avec votre
stress:
Relation à soi
Relations aux autres
Communication
Emotions
Mieux vivre avec moins de stress