La Fondation Prometheus publie la deuxième édition du Baromètre de Transparence des ONG, qui porte une note sur plus de 90 ONG impliquées dans le Grenelle de l’Environnement, dans l’élaboration de normes communautaires ou ayant reçu des financements publiques.
Les critères d’évaluation portent sur la transparence financière [Bilan, Budget, Emploi...] et la gouvernance [Statut, Personnes clés, Organisation...], en sachant que les recherches d’informations ont essentiellement été menées sur le site Internet de ces organisations.
Dans le haut du classement, on trouve Médecins du Monde [10/10], Réseau Action Climat France [9/10], la Fondation Nicolas Hulot [7/10] ou encore InfOGM [7/10]. Sont présents également dans le Baromètre Les Amis de la Terre [7/10] et LobbyControl [7/10] connus pour décerner chaque année le Prix du Pire Lobbying de l’UE ainsi que le Corporate European Observatory [3/10] qui a récemment publié un rapport fouillé sur les activités de lobbying de Véolia auprès les institutions européennes. ATTAC et Greenpeace décrochent respectivement la moyenne avec 5/10. Dans le bas du classement, on peut noter Sucre Éthique [2/10] Pesticide Action Network Europe [2/10] ou encore le CRIIRAD [1/10] qui se fait régulièrement entendre sur la question du nucléaire en France.
Ce baromètre a suscité une polémique et des réactions mitigées chez certaines organisations concernées en raison de changement brusque de note d’une année sur l’autre [Agir pour l'environnement], de l’absence de prise en compte des actions déployées sur le terrain et aussi du fait que la Fondation Prometheus elle-même réunisse à son capital des grands groupes aux intérêts éminemment stratégiques tels que Alstom, Areva, Dassault Aviation, EADS, Laboratoires Servier, Sanofi-Aventis, Thales. Il est clair que ce dernier élément doit être pris en compte, mais le Baromètre de Transparence des ONG, initié par Bernard Carayon, n’en demeure pas moins intéressant parce qu’il apporte un élément de réponse parmi d’autres; libre à chacun d’approfondir la question au besoin.
Cette initiative va donc dans le sens de plus d’informations sur les intérêts qui gravitent autour des institutions françaises et européennes et s’avère un outil utile et complémentaire au registre des lobbyistes à la Commission Européenne, même si ce dernier a montré quelques défaillances depuis sa création en 2008. Alain Juillet rappelait dernièrement que 70% des ONG sont financées par des entreprises et de États et que, à ce titre, elle préservent les intérêts de ceux qui les font vivre. Dans ce contexte, il faut savoir observer une certaine distance vis-à-vis aux informations médiatisés par les ONG et les entreprises.