Les secrets de la réussite

Comment, lorsqu’on atteint les tréfonds de l’impopularité, continuer à parader sur les écrans de télévisions pour espérer remonter un jour ?

D’abord en mentant, effrontément, sans peurs ni scrupules comme vient de le démontrer (une fois de plus) la dernière sortie sur l’accord de la Commission de déontologie à la nomination de M. Perol à la tête de la fusion des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne. En mentant sur les chiffres, sur les propositions, … Bref, en érigeant le mensonge comme principe de gouvernement, comme nous l’avait annoncé, dès sa campagne électorale, le “Président du pouvoir d’achat”.

Ensuite, en organisant chaque semaine, une “visite sur le terrain” triomphalement retransmise par toutes les télévisions. On mobilise des centaines et des centaines de policiers et gendarmes, on tient à grande distance les éventuels manifestants, les simples badauds ou les gens “normaux” qui habitent dans le périmètre presque hermétiquement bouclé. Quelques jours auparavant, la fédération UMP du coin a envoyé par courrier des invitations à tous ses adhérents, des cars ont été mis à disposition et, seuls ces gens ont accès à la salle de discours ou aux abords du parcours présidentiel de manière à entendre massivement des “Vas-y Nicolas”, à monter des serrages de mains et des applaudissements. Malgré cela, des débordements sont toujours possibles, comme l’a montré le “casse-toi pauv’ con” du Salon de l’Agriculture de l’an passé. Depuis, donc, on sélectionne deux ou trois photographes, preneurs de son et cameramen, de préférence de TF1 et du Figaro qui sont chargé de prendre et retransmettre les images qui vont envahir nos lucarnes.

J’avais déjà rédigé ce billet quand Marianne, hier, en a publié un sur le même thème: “Désormais, chaque déplacement du président est organisé à la manière de ceux des chefs d’Etat africains. Les militants UMP sont même appelés à la rescousse pour faire la claque. A quand des portraits géants de notre bienfaiteur brandis sur son trajet par le peuple en liesse?”.  Il serait d’ailleurs intéressant, en ces temps d’austérité, de calculer combien coûte une séance de cirque présidentiel, et même simplement celui de l’escapade du couple à Mégève.

Enfin, afin d’éviter que des voix discordantes s’élèvent, que la justice s’intéresse de trop près à certaines affaires, que les chaîne publiques fassent preuve d’indépendance (les privées étant toutes aux mains d’affidiés), disposant déjà de Laurence Parisot, après avoir fait valser les juges et procureurs dans un premier temps, les recteurs d’académie et les préfets dans un second, on décide que dorénavant les directeurs de chaînes publiques seront nommés par le nouveau monarque. Tant qu’à faire, pour bétonner encore davantage, on étend le champ du “secret-défense” , dès fois qu’il y ait encore des juges honnêtes et courageux (Le Monde).

Jamais dans notre histoire, sauf peut-être au tristes temps pétainistes, la république n’avait été autant instrumentalisée au service d’un homme, lui-même au service des privilégiés.

- Apocalypse now: Le Monde.

- “Abus de pouvoir en série”. Libération.

- Ratitude. Le Monde.

- Les préfets et le principe de précaution. Marianne.

- “Protectionnisme, ouvrons le débat”. Marianne.

- Un dossier du Monde, sur la “psychanalyse” de la crise, avec du pire et du meilleur: 1) “Nous sommes devenus les gestionnaires de nos propres jouissances”, 2 ) “Le glas a sonné pour le libéralisme sauvage”, 3 ) “La voiture : panne de libido ?”, 4 ) “L’avenir d’une désillusion”.