Quand Véronique m'a proposée de recevoir le nouveau roman de Philippe Djian, j'ai dit « ouééééé ! ». D'une parce que je suis une papivore boulimique et de deux, Djian, j'aime. En Fait, je n'ai découvert Djian qu'assez récemment, y a deux ans et demi, un mec s'en était plus ou moins servi pour me séduire. Il adorait Fante et Djian, m'a offert le premier, j'ai acheté le second. Depuis, Dieu seul sait ce qu'est devenu le garçon mais les auteurs, eux, je les ai gardés.
Revenons en aux Impardonnables. Djian est difficile à résumer vu qu'il balance des faits qui seront exposés plus tard, comme si nous étions directement dans la tête de son personnage. On apprend les choses de façon anachronique. Prenons exemple de Francis, le héros de ce nouveau roman. Dès les premières pages, Francis évoque un accident. Celui-ci sera décrit plus tard, d'autres détails s'ajouteront au fur et à mesure des pages. C'est ce que j'appellerais un processus pervers pour me forcer à continuer à lire alors qu'il est tard et que je dois dormir, quand même. Mais je vous gratifie quand même d'un succinct résumé : Francis, un écrivain vivant au Pays Basque, vit dans sa maison avec Judith, sa deuxième épouse. Il doit recevoir la visite de sa fille, Alice, du compagnon et des jumelles de celle-ci mais Alice n'est pas dans l'avion. Elle a disparu. Les recherches sont lancées mais ce roman n'est pas un polar, il s'intéresse beaucoup plus aux turpitudes de Francis qui navigue entre passé et présent, assemblant pour nous les pièces du puzzle.
Alors j'ai lu quelques critiques (ici et là) reprochant le manque de surprise dans ce roman. Il est vrai que j'avais également deviné un des ressorts essentiels du roman mais dans la mesure où il ne faut pas chercher qui a tué le Dr Lenoir dans la bibliothèque avec le chandelier, je ne trouve pas ça si gênant. L'essentiel n'est pas tant l'action en elle-même que les réflexions et décisions qu'elle engendre. En gros, tout tourne autour de la notion de pardon ou non. Moi qui suis du genre pas rancunière pour deux sous, ça me parle.
En résumé, oui, j'ai aimé le livre même si j'ai un peu regretté qu'il soit si bref, je pense que quelques points auraient mérité un développement plus important, certaines zones d'ombres auraient pu être mises en lumière. Je ne suis pas super fan des romans lus en quelques jours, c'est vrai. Et encore, heureusement que je ne suis pas en vacances, je pense que j'aurais pu le lire en une journée. Ca laisse un peu sur sa faim. On ne se perd certes pas dans des circonvolutions inutiles qui ne sont là que pour rajouter quelques pages mais quand même...
En attendant, ma mère s'est déjà mise en tête de la liste d'attente pour récupérer le bouquin.