Les premiers arrivants discutent et lisent les haïkus que le club de lecture et les bénévoles ont rédigé et installé au bord des tableaux des PLUMES d'YVON MONET que nous avons accroché dans l'espace bibliothèque.
Je veux remercier ici Janine Sestacq qui a bien voulu que je retranscrive son discours aux élus et aux invités comme une prière pour les hommes et pour toutes les familles dont un ou plusieurs membres ont donné leur vie pour nous.
"C’est un véritable défi qui m’est lancé aujourd’hui :
Conjuguer la beauté de la plume, de l’oiseau,
Avec la lourdeur et la férocité de la guerre.
La notion de légèreté est matérialisée par la plume,
la légèreté de l’oiseau.
La plume, dans les civilisations anciennes et même primitives de tous les continents,
évoque les rituels d’ascension, la montée vers le ciel.
Elle représentait l’aspiration à la vie supérieure,
aussi bien chez les Mayas, les Iroquois
que chez les populations indo-européennes de nos pays.
Les plumes, si légères, s’élèvent vers le ciel,
vers les nuages. La pluie tombe.
Et les plantes poussent.
Les forces de la nature travaillent pour les Humains.
La pluie fertilisante est le symbole de la puissance du ciel,
comme le sont, à cette époque,
les rois et les princes, sur la terre.
Les plumes ornent leurs coiffes.
Elles en font des êtres prédestinés
qui détiennent l’autorité et la justice.
Dans notre histoire de France, la responsabilité
est concrétisée par les couvre-chefs.
Pensons à notre Henri IV et à son panache blanc,
Aux Saint-Cyriens avec les plumes de casoard.
Ces coiffures d’apparat sont remplacées
actuellement, sur les lieux de combat, par des casques.
Les soldats de la Guerre de 1914-1918 ont assumé leurs responsabilités,
A l’égard de leurs pays,
A l’égard de leurs camarades,
A l’égard de leurs idées.
Ils ont connu les chars, les bombes,
les tranchées,
L’horreur.
C’est leur esprit, leur âme qui s’en est allée,
ailleurs,
légère comme une plume,
ainsi que le voulaient nos ancêtres,
pour ceux qui sont morts au combat. "