Critique : Dorothy (par Jango)

Synopsis :
La psychiatre Jane Morton est envoyée au sein d'une communauté recluse dans une petite île au nord de l'Irlande. Elle doit étudier le cas de Dorothy Mills, adolescente accusée de tentative de meurtre sur un bébé. Alors qu'elle vient en aide à Dorothy, la psychiatre tente d'affronter ses propres démons et d'éclaircir le secret qui hante la communauté.

Critique :
Je ne sais pas pourquoi, Dorothy était un film qu’il me tardait  de découvrir, n’ayant pas pu le voir lors de sa sortie en aout dernier. Une impatience principalement motivée par la présence de l’actrice Hollandaise Carrice Van Houten au générique. En effet, depuis le magnifique Black Book de Verhoeven, son seul nom suffit à me faire découvrir un long métrage.
Réalisé par la Agnès Merlet (une française), Dorothy est un nouveau film fantastique où une jeune fille présente tous les symptômes de la folie (réactions impulsives et violentes, schizophrénie, hargne). Mais son intérêt ne réside heureusement pas dans ses personnages principaux (cela aurait été trop convenu) mais bien dans le contexte environnemental et social dans lequel ils vont être amené à évoluer.
En effet, la psychiatre interprétée par Van Houten, Jane Morton se rend sur une île afin de s’occuper du cas de la jeune Dorothy, accusée d’avoir martyrisé un bébé dont elle avait la garde. Cette arrivée n’est cependant pas du gout des habitants, habitués à vivre en quasi autarcie avec leurs traditions et coutumes au sein de leur « communauté », un climat oppressant et pesant pour une étude psychiatrique des plus intrigantes.
Hantée par des visions qui lui parviennent depuis sa rencontre avec la perturbante Dorothy, Jane va devoir percer le secret de cet enfant au cœur de nombreux mystères.

Avec ce film, la réalisatrice française explore le registre fantastique réaliste, sans fioriture ni effet de style déplacé. Davantage psychologique, Dorothy ne cherche pas à effrayer le spectateur. Il ne s’agit pas d’un film d’horreur malgré le fait que certaines sautes d’humour dues à la schizophrénie de l’enfant peuvent procurer quelques sursauts salvateurs afin de tenir nos nerfs en éveil.
Si le dénouement final s’avère relativement intéressant, plutôt malin et courageux dans la direction prise, le film en lui-même reste à mon grand regret assez commun. De belles images, de belles interprétations (personnages principaux et secondaires) mais un montage et une dynamique trop classiques pour marquer les esprits outre mesure.
Dorothy, c’est une histoire au potentiel très fort traitée avec trop de retenue. Peut-être qu’une mise en scène plus osée aurait permit d’explorer davantage la psychologie des personnages. On regrettera en effet que le personnage de l’enfant n’ait pas un charisme plus important car malgré les efforts de la jeune comédienne, Dorothy n’arrive pas au niveau d’une Regan dans l’exorciste.
C’est pro quoique globalement inégal, bien interprété et au final plutôt efficace, mais cela reste à mon sens trop classique et un peu trop sage pour véritablement se démarquer de ce qui s’est déjà fait dans le même registre.