Synopsis :
1958. Dans une banlieue paisible, deux soeurs sont placées chez leur tante après le décès de leurs parents. Cette dernière, mentalement instable, va s'occuper d'eux à sa manière...
Critique :
Film scandale au dernier festival du film américain de Deauville, The Girl Next Door est l’adaptation du livre éponyme écrit par Jack Ketchum. Directement inspiré par l’histoire de la jeune Sylvia Likens, séquestrée, martyrisée et finalement tuée par Gertrude Baniszewski , une tante mentalement très déséquilibrée, le film est surtout connu pour le buzz qui règne autour de lui plutôt que pour de vraies raisons cinématographiques.
Pour information, j’avais critiqué An American Crime il y a quelques temps, petite réalisation avec Ellen Page et Catherine Keener dans les rôles phares et qui évoquait le même horrible fait divers mais en restant plus près de la réalité que ne le fait the Girl Next Door. En effet, les noms des personnages se voient ici modifiés pour je ne sais quelle raison puisque ce choix n’apportent pas de valeur ajoutée à l’ensemble.
Insoutenable, obscène, cruel, malsain…tels sont les qualificatifs que les spectateurs évoquaient à la sortie de la projection. Pour l’avoir découvert tout récemment, je m’étonne de ces jugements radicaux puisque à mon sens, le film n’est ni réussi ni effrayant. Il s’agit là d’une vague série B de piètre qualité, surfant comme elle peut sur un sujet polémique pour essayer de sortir de l’indifférence la plus totale.
Preuve en est, pas une seconde on accordera une quelconque crédibilité à l’ensemble, la faute à une réalisation très mauvaise (cadre, montage, et photographie scolaires) ainsi qu’à un jeu d’acteurs globalement indigeste. A croire que le film est interprété par des amateurs…c’est dire.
Les personnages sont pour la plupart abordés de manière caricaturale, sans nuance ni profondeur. Ainsi, la pauvre Megan qui va être l’objet du drame n’arrive, même dans les séquences censées être les pires du film, à susciter la moindre émotion. Le personnage ambigu de tante Ruth semble quant à elle être à coté de la plaque, l’aspect psychopathe étant ici joué en demi-teinte sans jamais réussir à effrayer qui que ce soit. Bref, pour un film censé pour flanquer un malaise total, le réalisateur Gregory Wilson peut revoir sa copie.
Lorsque l’on se renseigne un minimum sur l’histoire de Sylvia Likens, on se dit que The Girl Next Door n’est qu’un film putassier profitant d’une passé horrible pour se faire de la pub. L’approche d’An American Crime était plus respectueuse, plus réaliste et au final, beaucoup plus perturbante notamment par le choix judicieux de s’attacher les services d’actrices et d’acteurs de talents et surtout, convaincants.
Alors, lorsque l’on se remémore le scandale sur les planches de Deauville, on se dit que la réaction épidermique du public est avant tout dû à la très mauvaise qualité du film… Donc à choisir entre The Girl Next Door et An American Crime, je ne saurais trop vous conseiller le second et simplement oublier le premier.
Photo de la véritable maison de Gertrude Baniszewski (issue de FlickR) / Sa célèbre photo de durant son procès...effrayante