Cette petite phrase vous semble familière ? Il s’agit de celle de la saga Law & order diffusée depuis 19 ans aux USA. Dans cette franchise, on connaissait déjà le Law & order original (New York police judiciaire), Law & order : Special victim unit (New York : Unité spéciale) et Law & order : Criminal intent (New York : Section criminelle). A cela, il faut ajouter la piteuse version française de Section criminelle (Paris : Enquêtes criminelles) et la version non officielle allemande (En quête de preuves). Désormais il faudra aussi compter Law & order : UK, la version britannique.
La formule reste elle immuable, une partie enquête policière, une partie procédurale. La force d’une des meilleures séries policières américaines de tous les temps alliée à la maîtrise anglaise, on ne pouvait en attendre que des bonnes choses. Et c’est le cas, une première enquête brillante nous plongeant dans le Londres moderne d’aujourd’hui loin de celui des cartes postales (ce qui est un peu une déception en grand amoureux de la capitale britannique que je suis). L’enquête parle d’un bébé mort retrouvé dans un sac sur le parking d’un hôpital. Une affaire sordide et forte. Comme la série mère américaine, cette version anglaise se fait d’emblée revendicatrice en dénonçant dans ce premier épisode la négligence d’une propriétaire d’un immeuble délabré ayant entraîné la mort de l’enfant par asphyxie au gaz. Une enquête brillamment menée, une histoire poignante et un fait divers ancré dans le réel comme on pourrait en lire dans le journal. Comme le dit le procureur à la fin, c’est terminé pour eux, mais l’histoire continue pour cette mère ayant perdu son enfant. D’autant plus qu’elle est en partie responsable pour avoir laissé son enfant sans surveillance pour aller travailler. C’est efficace, sobre mais aussi interpellant et magnifiquement mis en scène sans effet tape à l’œil.
ITV la chaîne diffuseur n’a rien fait au hasard concernant le casting. On retrouve ainsi des acteurs connus du public. Chez les forces de l’ordre, on retrouve Jaimie Bamber (Lee “ Apollo ” Adama dans Battlestar Galactica), du côté de la loi c’est Freema Agyeman. Et là je vois déjà les habitués du Doctor Who frémir à la vue du nom de l’interprète de Martha Jones. Personnellement, elle ne m’a jamais déplu aux côtés du docteur et elle ne fait pas tâche dans Law & order. De toute façon, si vous avez déjà un peu regardé New York police judiciaire, vous savez que le rôle de l’assistante du procureur est facilement et rapidement interchangeable. Ben Daniels que je ne connaissais pas du tout campe le rôle du procureur avec moins de charisme et de hargne que Sam Waterston mais il reste efficace.
La partie policière n’est pas très différente de n’importe quelle série policière moderne non scientifique. On remarquera qu’on calque l’équipe sur la version US, un jeune flic trentenaire et un vieux briscard. On a même quelques pointes d’humour cyniques que n’aurait pas renié feu Lennie Briscoe. La partie judiciaire était sans doute la plus risquée, le système anglais avec robe et perruque étant comme sorti d’un autre âge, mais ça passe admirablement bien. On ressent même un genre de respect pour les magistrats de porter un tel accoutrement. Et mis à part les vêtements, le ton est moderne, incisif et même didactique sur un système judiciaire que l’on connaît moins.
Conclusion : Voilà une série dont la version original américaine n’aura pas à rougir. C’est efficace, bien écrit, bien interprété. Certes pas original mais ce n’est pas ce qu’on demande à la série. Ce qu’on veut avec ce Law & order UK c’est une série policière solide et tenant la route et cela est clairement le cas. Je trouve même que ça dépoussière un peu la version US par sa nature tellement british. On pourrait d’ailleurs presque considérer cette adaptation comme la quatrième spin off tant on est en terrain connu notamment grâce au célèbre “ Tatam ” entre chaque scène si spécifique à Law & order. Seul regret, vu le titre français “ New York : xxx ”, il sera difficile en français d’établir la filiation entre cette série et les trois autres. Je vois mal Law & order : UK rebaptisé “ New York : Londres ”. Qu’importe, on est manifestement déjà en face d’une grande série comme les anglais savent si bien le faire. Et c’est déjà très bien comme cela.