Je ne sais plus très bien s’il demeure possible de faire de bons disques avec de bons sentiments. A l’écoute du dernier et second album de la néo-folkeuse, Alela Diane, nous devons légitimement nous interroger. La seule chose qui demeure certaine c’est que l’on peut faire un disque correct quand on n’a pas grand-chose à dire. Ensuite tout est question d’humeur. C’est le cas avec ce « To be still », dont j’attendais avant sa sortie probablement beaucoup trop et qui distille sur quelques onze titres cet ennui indéfinissable et plutôt agréable que je suppose issu de sa bourgade, paraît-il verdoyante, de Nevada City. Un bled, nous disent les Inrockuptibles, que la petite Alela quitta un beau jour pour rejoindre son boy-friend à Portland avec retour vers ce havre Nord-Californien après la rupture consommée avec le gonze en question. Si Alela en était restée là, ce deuxième album aurait peut-être été plus existant. Las, Alela est retournée à Portland pour rejoindre le type en question et tout ceci nous donne un disque convenable mais bien moins indispensable que son prédécesseur, la magnifique « The Pirate’s Gospel » qui lui était tout aussi aérien, soigné et intime, mais qui avait l’immense avantage d’être le premier.
Vous l’aurez compris, « To be still » sera vite oublié. Je ne sais pas de quel bois sera fait le dixième ou douzième album d’Alela Diane mais, au train où vont les choses, il conviendrait que cette belle voix nous mette un peu de sauce piquante dans son folk pour un troisième album qu’elle devrait peut-être ne pas confier à son papa producteur.
Pour me faire pardonner, je voudrais vous conseiller la divine surprise de février, à savoir le magnifique disque d’Elysian Fields intitulé « The Afterlife ». Pour tout vous dire, j’avais perdu de vue…