Turquie: Abdullah Gül à la tête de l'Etat , une femme voilée officiellement Première Dame du pays d'Atatürk

Abdullah Gül

(c) Reuters C'était prévu:Le Parlement turc a officiellement élu, cetaprès-midi, le chef de la diplomatie Abdullah Gül président de la République lors du troisième tour de vote présidentiel.
Abdullah Gül a recueilli le soutien de 339 des 550 députés au Parlement, dominé par son Parti de la justice et du développement (AKP), bien au delà de la majorité absolue de 276 voix requises pour être élu.
Les deux autres candidats, Sabahattin Cakmakoglu du Parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste) et Hüseyin Tayfun Içli du Parti de la gauche démocratique (DSP, centre-gauche), ont obtenu respectivement 70 et 13 voix.
Il avait obtenu respectivement 340 et 337 voix lors des deux premiers tours les 20 et 24 août, quand une majorité qualifiée des deux tiers des voix, soit 367, était nécessaire.
C'est la deuxième fois qu'Abdullah Gül brigue ce poste, sa première candidature en avril ayant entraîné une crise qui avait poussé des millions de Turcs à manifester pour la défense de la laïcité et qui avait culminé avec une menace d'intervention de l'armée.
Son épouse porte le voile
Le boycottage décrété par les partis d'opposition avait alors bloqué la présidentielle, l'AKP ne pouvant réunir le quorum nécessaire.
L'armée turque a rappelé lundi, dans un communiqué à l'occasion de la journée des forces armées le 30 août, qu'elle "ne fera aucune concession (...) de son devoir de protéger la République turque, un Etat de droit, laïque et social".
L'AKP dément vouloir remettre en cause la laïcité et Abdullah Gül a promis à plusieurs reprises de défendre le principe de la séparation de l'Etat et de la religion.
Ses détracteurs restent cependant sceptiques, estimant qu'un homme qui a par le passé raillé l'occidentalisation de la Turquie et dont l'épouse porte le voile islamique, perçu par les tenants de la laïcité comme un symbole de l'islam politique, ne peut représenter la République. En attendant la suite, la crise politique turque s'achève. C'est l'essentiel aux yeux des diplomates européens. Ce qui importe, ce seront les actes du nouveau Président. Tenu en respect par l'armée et par les islamistes, donc entre mencaces de charia et de coup d'etat, mais avec un espoir qui tient en un mot:Europe.

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