Bienvenue à bord, sauf…

Publié le 27 février 2009 par Cahri Cahri

Qu’ils soient handicapés, obèses ou ivres, les passagers encombrants donnent du fil à retordre aux compagnies aériennes. Petit florilège de cas atypiques…

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La discrimination à l’embarquement, une réalité ? Air France a été condamnée il y a quinze jours pour avoir refusé de vendre des billets à un couple de malvoyants qui souhaitait voyager avec leur bébé sans accompagnateur. Si en théorie chacun est libre de prendre l’avion, la pratique est souvent bien plus compliquée. Il suffit de se rendre au comptoir des différentes compagnies de l’aéroport de Gillot pour s’en apercevoir.

Réserver un billet d’avion pour une personne handicapée est assez facile et le personnel se montrera généralement très agréable et compatissant. Différentes aides gratuites sont proposées  : priorité à l’embarquement, poids du fauteuil roulant non facturé ou encore assistance dans les déplacements. Chez Air France il existe même un service, Saphir, qui s’occupe exclusivement de ces personnes.

Les sociétés de transport ne demandent pas de justificatif, à l’exception de Corsairfly, où seul le service médical décide si le passager peut voyager.

Une fois à bord, les places sont attribuées selon les disponibilités. Les personnes handicapées ne peuvent être placées à côté des issues de secours par mesure de sécurité. Mais en dehors de cette contrainte ils peuvent être installés n’importe où. Et c’est là que commence le casse tête.

« Les personnes handicapées dérangent forcément »

Zoé, jeune hôtesse de l’air chez Air Austral, explique : « Même si chacun met de la bonne volonté, une personne handicapée dérange forcément. A côté d’un hublot, impossible pour elle de se déplacer sans faire lever tous les passagers de son rang. Placée côté allée, elle sera tout aussi gênante si ses voisins souhaitent bouger ». Et si l’on ajoute l’éloignement des toilettes et l’espace réduit entre les sièges, le problème devient vite insoluble.

Pour les obèses, les compagnies se montrent moins conciliantes. S’ils ne peuvent pas attacher leur ceinture de sécurité, les personnes en «  surcharge pondérale » devront payer deux billets. Ce qui est compréhensible lorsqu’un avion est plein. En revanche, cela parait injuste quand de nombreux sièges sont inoccupés.

Autre catégorie, autres problèmes  : les personnes ivres. «  Entre les gens qui fêtent leur départ et ceux qui ont peur de l’avion, nous avons régulièrement affaire à des personnes soûles », confie Marie, hôtesse chez Air France depuis 9 ans.

« Quand on considère qu’un individu n’est pas dans son état normal, on avertit le capitaine. C’est lui qui décide, en concertation avec le chef d’escale, d’embarquer le passager ou non. » En clair, tant qu’il n’y a pas d’atteinte à la sécurité des autres voyageurs, tout le monde peut monter dans l’avion.

Marie se rappelle d’un passager à l’hygiène plus que douteuse. «  Il importunait ses voisins à cause de sa mauvaise odeur. Nous avons pu le changer de place, mais si l’avion avait été plein, nous n’aurions eu aucun recours. »

Enfin derniers cas particuliers, les enfants turbulents… «  De nombreux parents qui souhaitent être tranquilles voyagent en première classe et laissent leurs enfants, bien souvent agités, en classe économique. Ils ont tendance à oublier que l’avion n’est pas une garderie », s’agace Cindy, elle aussi hôtesse chez Air France.

Ce dernier problème pourrait bientôt être résolu si les compagnies aériennes décident de suivre l’exemple de leur consoeur danoise Star Tour. Celle-ci prévoit d’installer prochainement à l’avant des vols longs courrier une nouvelle classe sans enfants, baptisée X Classe.



Sandie NAVARRA
Etudiante en journalisme à Info-Com