J’aborde ce sujet sous l’angle de la prévention et non de la dénonciation. J’ose espérer, en exprimant la réalité concernant la violence conjugale, que cela va permettre à des hommes et des femmes de faire appel aux ressources d'écoute et d'aide. La violence conjugale peut s’exprimer sous des agressions de type « psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. »
Le tabou de la violence des femmes. Selon l’INSPQ, les recherches effectuées au sujet de la violence faite par les femmes sont peu connues et peu documentées. Bref, il y a très peu de résultats afin de comprendre cette problématique. Selon quelques chercheurs, « si la violence des femmes envers leur conjoint existe bel et bien, elle n'est pas comparable, ni en importance, ni en gravité, à celle des hommes envers leur conjointe. » Par contre, selon une enquête de Statistique Canada (1999), « les femmes (8 %) et les hommes (7 %), ont obtenu des taux de victimation semblables. Les données de l'Enquête sociale générale de 2004 de Statistique Canada allaient dans le même sens avec des taux de violence conjugale de 7 % chez les femmes et de 6 % chez les hommes. » Bref, les hommes et les femmes rapportent un taux de victimisation similaire, mais la différence se situe au niveau de la gravité des gestes. Cela dit, mon objectif n’est pas de trouver qui est le plus victime entre les deux sexes et qui souffrent le plus, loin de là. Mais, je veux dénoncer certains mythes à propos de la violence conjugale et encourager ainsi, la « reprise » de la vie des victimes. En voici quelques-uns accompagnés de la réalité.
Mythe : La violence conjugale est un problème d'ordre privé.
Réalité : La violence conjugale est un problème d'ordre social. C'est un crime condamné par la loi.
Mythe : La violence conjugale est une chicane de ménage.
Réalité : La chicane de ménage est l'expression d'une mésentente entre deux personnes « égales » qui peut se manifester par la colère ou l'agressivité. La violence conjugale met en scène deux personnes dont le pouvoir est « inégal ». Elle vise à dominer l'autre, à le soumettre, à inspirer la peur.
Mythe : L'agresseur ne prémédite pas ses comportements violents.
Réalité : La personne qui commet l'agression prémédite presque toujours la violence, qui se déroule selon un cycle précis, qu'elle a mis en place et orchestré. C'est ce qu'on appelle le « cycle de la violence conjugale ».
Mythe : L'usage d'alcool ou de drogues et le stress sont les principales causes de la violence conjugale.
Réalité : Aucune substance ou situation stressante ne possède le pouvoir de rendre quelqu'un violent contre sa volonté. La véritable cause de la violence est le désir de contrôler une personne que l'on refuse de voir comme son égale.
Mythe : La violence conjugale est une « perte de contrôle ».
Réalité : La violence conjugale est une « prise de contrôle » d'une personne sur une autre.
Mythe : Le conjoint violent est agressif dans toutes les sphères de sa vie et cherche à dominer toutes les personnes qui l'entourent.
Réalité : Le conjoint violent est souvent un bon compagnon de travail et un voisin charmant. Il s'en prend surtout à sa famille, à sa conjointe et à ses enfants, parce qu'il se sent légitimé de le faire : ils lui sont acquis et lui appartiennent.
Mythe : Après sa participation à une thérapie, le conjoint violent a réglé son problème de violence.
Réalité : La thérapie n'est pas un moyen miracle. La thérapie n'est qu'une amorce de changement.
Mythe : Les enfants sont forts. Ils finissent par oublier le traumatisme de l'exposition à la violence conjugale.
Réalité : Plus de la moitié des enfants exposés à la violence conjugale répondent à tous les critères du syndrome post-traumatique; la majorité des autres enfants présentent des symptômes liés à ce syndrome.
En espérant que ces informations vous seront utiles afin de comprendre la dynamique de la violence conjugale, prévenir l’escalade de la violence et être aux aguets autour de vous, car la violence conjugale est d’ordre social (revoir le premier mythe). En terminant, la recherche auprès d’hommes ayant vécu de la violence doit s’accentuer afin de détruire les mythes à ce sujet et mettre à la lumière du jour ce tabou.
Une suggestion de lecture (je n’ai pas lu le livre, par contre) : La violence faite aux hommes, une réalité taboue et complexe de Yvon Dallaire, psychologue et auteur.
Source : Trousse média de l’INSPQ au sujet de cette problématique.
Billet connexe : Mythes sur l’agression sexuelle
Témoignage d'un blogueur (Louis) ayant vécu la violence conjugale. Il en discute sur son blogue.