Très mauvaises données statistiques aujourd'hui :
* Les commandes de biens durables ont baissé de - 5,2 % sur un mois le mois dernier soit plus du double du pourcentage attendu. Le chiffre pour le mois de décembre a été par ailleurs révisé en
baisse de manière importante passant de - 2,6 % en 1ère estimation à - 4,6 %. En rythme annuel, c'est la chute libre (graphe ci-dessous)
* Les nouvelles inscriptions au chômage hebdomadaires ont bondi la semaine passée à 667 000, au plus haut depuis octobre
1982, contre 631 000 la semaine précédente et largement au-dessus de la moyenne mobile à 4 semaines.
* enfin, les ventes de maisons neuves se sont effondrées de - 10,2% le mois dernier à un niveau record depuis 1963, date à laquelle ce suivi statistique a démarré. La baisse annuelle est de
- 48,2 % au niveau national et de - 60 % dans l'Ouest. Le prix médian recule de - 13,5 %
annuellement, soit le plus fort pourcentage en 40 ans à 201 100 $. Nouveau record également : le stock s'établit à 13,3 mois de ventes.
√ Particularité de cette crise : les ventes dans le neuf plongent plus rapidement que les ventes dans l'ancien détaillées hier (Graphe sur 15
ans)
→ Le déficit budgétaire américain a été précisé à un montant
vertigineux de 1 750 milliards $ (1,75 trillion) pour l'exercice en cours soit 12,3 % du PIB. Pour situer ce chiffre, vous pouvez reporter ce montant sur les graphes parus en janvier
dans Comprendre l'économie : dynamique historique du déficit
budgétaire américain
Nous sommes bien là dans des abîmes et la notion de budget 'de temps de guerre' est tout à fait en relation avec les
données historiques. Plus proche de nous en terme de période de crise économique en temps de paix, cela correspond au double du plus fort déficit de la crise des années 70 et des chocs pétroliers
d'alors.
Quelle crédibilité donner à ce chiffre ? Des évaluations vont dorénavant jusqu'à plus de 3 trillions mais nous retiendrons ici aujourd'hui en limite haute 18 % du PIB, pourcentage évoqué il
y a peu par le Bureau du Budget qui est l'organe qui assiste les politiques dans l'établissement du budget annuel. Un retour à 1 170 est prévu pour 2010 et 533 milliards $ d'ici début 2013
soit toujours plus que le déficit 2008 (A titre de comparaison le déficit allemand en 2008 ressort à - 0,1 % du PIB. Le déficit public prévisionnel
français pour 2009 est évalué à ce jour à - 5 %)
Après l'émission géante de 40 Mds $ de mardi avec une échéance de 2 ans, détaillée hier soir, 32 Mds $ ont été levés hier sur 5 ans. Aujourd'hui un nouvel emprunt via l'émission d'obligations sur
7 ans à hauteur de 22 milliards $ était à nouveau initié, une première pour cette échéance depuis 1993 qui s'est déroulée convenablement. Ce sont donc 94 milliards $ en 3 jours qui ont été levés
par l'état fédéral pour financer ce déficit, sans compter les sommes pour des durées plus courtes.
Le CAC 40 grimpe de + 1,78 % à 2 744,84 points soutenu par les bancaires, elles-mêmes profitant d'un fort rebond des
bancaires US. Celui-ci s'est néanmoins nettement relâché dans la seconde partie de séance à New York avec la présence de résistances assez importantes à partir desquelles les vendeurs ont
'repris la main'.
Le communiqué de la FDIC (fonds de garantie des dépôts) paru ce jour calme les
ardeurs avec 25 faillites de banques US en 2008 (+ 14 depuis le 1.1.2009) et une liste de 'banques à problèmes' qui s'est encore
remplie au dernier trimestre de l'an dernier passant de 171 à 252.
Le Dow Jones perd ainsi encore - 1,22 % à 7 182,08 points. Le S&P 500 retombe sur 752,83 (-1,58 %) et le Nasdaq est
à - 2,38 %