Ok ok mesdames, le voilà votre" miam miam fifilles" (profitez que je suis de bonne humeur après la qualification de Marseille). Je n'avais pas trop d'idées alors je vous mets un petit Antonio Banderas. Rien de très original mais je crois que vous aimez bien... C'est vrai que je vous colle Keira depuis dix jours et que ce n'est pas juste.
C'est que je n'ai pas eu le temps de le changer ces derniers temps, les journées étant bien occupées finalement. En plus, j'ai profité de ce séjour tchèque pour aller faire un tour mercredi soir à un match de hockey à l'Arena de Liberec. Ici, le hockey sur glace est l'un des sports majeurs puisque les Tchèques ont été plusieurs fois champions du monde et font partie du top gratin mondial au même titre que les Américains ou bien entendu les Canadiens. Petite soirée sympa donc même si les "Tigres de Liberec" (c'est leur nom) se sont inclinés cassant un peu l'ambiance dans cette enceinte d'environ 6000 places. Et y avait même les pom pom !!!
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Je dois être un grand sensible mais ça m'émeut toujours de voir la détresse d'un(e) sportif(ve). Jeudi, à l'arrivée du relais féminin, la jeune Norvégienne Marthe Kristoffersen (au centre sur la photo), tout juste 19 ans, pleurait toutes les larmes de son corps. Partie en tête du quatrième et dernier relais, la blondinette s'est faite croquer par la Finlande, l'Allemagne et la Suède pour finir "au pied du podium" comme on dit. La pauvre était inconsolable et passait d'une épaule de coach à une autre, le petit drapeau de la Norvège dessiné sur sa joue s'effaçant au fil des larmes. Evidemment, les médias norvégiens, à l'affût n'en manquaient pas une miette. Quand elle est repartie vers les cabanes de fartage (l'équivalent des vestiaires en ski), la pauvrette était précédée de plusieurs photographes. Bon c'est aussi le métier qui veut ça, mais j'aime pas ces moments.Voilà, c'était ma séquence émotion du jour.
Emotions aussi avec le relais du combiné. On y a cru mais voilà, une erreur de tactique à un moment de relais, une vingtaine de secondes qui s'échappent et c'est mort. Et là, l'excitation redescend d'un coup. Alors qu'on commençait à se mettre psychologiquement dans un état de "crise positive" en imaginant ce qu'on pourrait mettre dans les papiers et en commençant à chercher les arguments pour convaincre Paris de nous filer davantage de place (c'est jamais gagné et vous ne pouvez pas imaginer combien ça peut parfois être dur de grignoter un peu de rab), pan, nous voilà avec une quatrième place et un papier "ordinaire" à écrire. Premiers après le concours de saut, les tits Français avaient de quoi bien faire. Dommage. Mais Maxime Laheurte, François Braud, Sébastien Lacroix et Jason Lamy-Chappuis ont joué avec les grands. Nos gaillards sont encore jeunots (les quatre d'hier formaient l'équipe troisième des Mondiaux juniors il y a six ans). Les Jeux olympiques c'est dans un an, alors why not ! Le temps d'évacuer la boule au fond du ventre, de retrouver le sommeil pour celui qui a fait la boulette et on remet ça. Sur le moment, cette "place du con" comme l'a déclaré Jason est forcément un peu dur à avaler, mais le sport de haut niveau est fait de ces désillusions. Savoir les utiliser permet aussi de grandir et de revenir plus fort. C'est aussi là qu'on reconnaît les champions !
En ce qui concerne l'élection du boulet du jour, voire du mois, voire de l'année, l'Américain Bill Demong a pris une sacrée option. Les Etats-Unis étaient parmi les grands favoris de ce combiné par équipes qui je le rappelle se dispute à quatre. Petit problème pour les Ricains, ils ont dû faire le saut à 3. La faute à ce sacré déconneur de Bill qui avait perdu son dossard entre le saut d'entraînement et le saut de compète. Or c'est obligatoire. Il ne fut donc pas autorisé à sauter. Après avoir cherché partout, il s'est aperçu que son dossard s'était coincé à l'intérieur de sa combinaison sans qu'il ne le sente. Trop tard et surtout trop bête. Lui aussi n'a pas dû bien dormir jeudi soir et a sans doute eu du mal à regarder ses partenaires droit dans les yeux !
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Une fois n'est pas coutume, la synergie entre les médias L'Equipe a fonctionné. Pas de place dans le journal pour caser mon papier consacré aux filles du fond, mais de l'espace sur www.lequipe.fr . Si vous avez manqué le papier mis en ligne mercredi soir le voici ci-dessous. Par contre, ce serait sympa d'aller cliquer ICI, histoire de faire de la connexion sur l'article et de montrer aux "analystes" (tous les chiffres sont étudiés de près) que ce type de sport intéresse (bon si ça ne vous intéresse pas, merci de faire semblant et d'aller cliquer quand même...et puis de rester un peu de temps dessus pour faire croire que ça vous passionne! (même pas obligé de lire))
Il n’y a certes pas encore de quoi arrêter les rotatives et déclencher des flashes spéciaux. Mais par les temps qui courent, la qualification des trois Françaises, mardi, sur l’épreuve de sprint a offert une petite satisfaction à une équipe de France féminine en retrait depuis plusieurs années. Le relais féminin des Championnats du monde, ce jeudi, à Liberec, tout au nord de la République tchèque, offrira une nouvelle occasion aux Bleues (Elodie Bourgeois-Pin, Karine Philippot, Coraline Hugue, Célia Bourgeois) de se frotter aux meilleures. Sans doute pas de miracle à espérer mais l’opportunité de poursuivre un long apprentissage pour les plus jeunes du groupe.Au début de cet hiver, les responsables ont en effet considérablement modifié le groupe entraîné par Olivier Michaud et Anaël Huard. " On n’est pas à vie en équipe de France, expliquait Pierre Mignerey, le patron des Bleus en début de saison à Gällivare, en Suède. Il ne s’agit pas de se maintenir dans les 3-4 meilleures françaises sans tenir compte des résultats internationaux. Il faut y aller, se dépasser. On veut bien y croire mais tout le monde doit s’investir à 100%. Aujourd’hui, l’équipe est très jeune. On sent l’équipe beaucoup plus soudée qu’auparavant. Il y a plus un esprit d’entraide peut-être aussi parce qu’elles ont vu qu’il n’y avait pas de sénateurs. "
Alors que l’hiver touche à sa fin, les résultats n’ont pourtant pas encore validé cette reconstruction. Seule Karine Philippot, la doyenne de l’équipe avec ses 34 ans, a réussi à décrocher quelques places d’honneur (7e à Vancouver et à Rybinsk). Derrière l’Alsacienne, les jeunes peinent. " C’est frustrant mais pas question de se décourager où alors faut arrêter tout de suite ", confesse Caroline Weibel la sprinteuse qui a du mal à confirmer les espoirs entrevus la saison dernière.Comme pour tout le groupe, l’optimisme reste néanmoins de rigueur. " Ça va venir, rassure ainsi Laurence Philippot. A leur âge, c’est normal d’avoir des hauts et des bas. Bon, c’est vrai qu’en ce moment il y a peut-être un peu plus de bas que de hauts. Mais avant vingt-cinq ans, c’est presque normal. Petit à petit elles vont grappiller des places. Ce n’est que le début de cette équipe. "
" Cette génération j’y crois dur comme fer, avance même sans hésitation Olivier Michaud (en photo). Elles sont jeunes et je suis sûr qu’il va se passer quelque chose. Nous sommes encore loin du niveau des Scandinaves, mais nous grignotons. Il faut garder cette motivation et continuer à regarder devant. Il y a une vraie densité du groupe et cette concurrence va les aider à progresser. Un résultat pourrait déclencher pas mal de choses. Il faut travailler encore plus dur, passer un cap sur l’entraînement et on y arrivera. "
Habituées à se battre loin derrière les cadors, les Françaises doivent aussi apprendre à laisser leur complexe dans la cabine de fartage. " On vient de passer des années à se dire qu’on n’y arriverait pas et qu’on ne pourrait jamais rivaliser avec les Scandinaves ou les Russes, explique Michaud. On doit briser cette barrière psychologique. On a encore peur mais on commence à imaginer qu’on peut être meilleur. On est sur la bonne voie. " Championne du monde juniors de sprint en 2008 à Malles en Italie, et vice-championne du monde du 10km libre départ en ligne (derrière la Norvégienne Therese Johaug qui, elle, est déjà passée au niveau supérieur avec une sixième place de la poursuite de Liberec et une dixième du 10km classique), Laure Barthélémy, la cadette de l’équipe (vingt ans), est le parfait exemple de ce nouvel état d’esprit. " Ce que je veux, c’est gagner un jour, lâche sans complexe la skieuse du Pays rochois. Avec les coaches, on fait du bon boulot. On a dix ans de retard sur les gars, c’est sûr, mais on reprend un peu l’équipe à zéro. Mais soyez convaincus qu’on ne manque pas d’ambitions. Nous sommes jeunes alors laissez-nous un peu de temps ! "