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Compositeurs de seconde zone

Publié le 26 février 2009 par Vincent

Piatti, Alfredo C. - Capricci for Cello front.jpgSi tout le monde (enfin arrivé à un certain degrè de culture musicale classique dira-t-on, ce qui réduit la portée de ce "tout le monde") connaît pour le violoncelle - en partie ou complètement - les fameuses six suites de Bach, on ne trouve quasiment plus personne qui connaisse Jean-Baptiste Bréval (1753-1823), Jean-Lous Duport, Romberg (1772-1841) ou Piatti (1802-1921, le Paganini pour violoncelle - en un peu moins bien musicalement parlant mais d'une difficulté appréciable ceci dit). En fait, je ne crois pas que cela soit propre au violoncelle, dans l'apprentissage de tout instrument, on se frotte d'abord à des compositeurs qu'il faut bien appeler de seconde zone  avant d'arriver à jouer des compositeurs plus grand public comme Bach. ce jugement mériterait bien entendu d'être nuancé selon les instruments et il n'exclut pas l'éxécution de petites pièces de Mozart, Beethoven, etc. Reste que l'on ne commence pas le piano en jouant l'opus 111 de Beethoven ni le violoncelle avec la 1ère suite de Bach.

On doit donc passer par des compositeurs que j'appelle sans mépris de seconde zone. Pour Romberg, l'anecdote rappportée sur Wikipédia est éloquente à cet égard:

On raconte que Bernhard Romberg aurait piétiné la partition de la partie de violoncelle du Quatuor à cordes opus 59 de Beethoven, la trouvant trop difficile, mais l'anecdote est certainement fausse, puisque nous avons à faire à un virtuose. En revanche il aurait dit à Spohr : « Comment pouvez-vous jouer une chose aussi excentrique ? ». Ce qui nous renseigne bien sur la difficulté que rencontraient les contemporains, Romberg et Spohr compris, pour comprendre et apprécier la musique de Beethoven. Ce dernier aurait même fait la proposition de composer un concerto pour violoncelle ce que Romberg aurait (hélàs) refusé.

Romberg_vol1_1scana.jpg
Ce ne sont pas des compositeurs géniaux (parfois même carrément pompiers !!!), ils sont loin des sommets d'un Beethoven et d'un Bach et pourtant on les jouera peut-être davantage qu'eux (je ne dis pas qu'on les entendra davantage, remarquez bien la nuance), c'est à travers eux que des musiciens amateurs qui n'arriveront pas toujours à parvenir à une maîtrise de l'instrument (et donc à Bach, Beethoven ...) connaîtront leurs premiers émois musicaux. Et ces compositeurs de seconde zone (appellation ici volontairement provocante qui mériterait d'être un peu nuancée) trouvent au final une revanche inattendue sur leurs rivaux. 

P.S: je me suis arrêté ici à des compositeurs qui restent encore relativementconnus. Comme en témoignent les deux pochettes de CD, on peut trouver des renseignements et des enregistrements assez facilement. Mais si vous voulez un exemple de compositeur qui n'a même pas sa fiche sur Wikipédia (au moment oiù j'écris ces lignes) prenez Friedrich August Kummer (1797-1879) qui a fait des études ma foi supérieures à bien des pièces de Bréval, et qui figurent à une bonne place dans les recueils d'étude de Feuillard (bien connu pour sa méthode de violoncelle qui a servi à des générations de violoncelliste). Vous aurez bien du mal à trouver des renseignements sur le net, preuve d'ailleurs que tout ne s'y trouve pas, ce qui aurait tendance à me rassurer mais c'est là une autre histoire !


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