Pas très courtois, a priori, de coller Boredom (Buzzcocks 1975) sur les images de Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (Chantal Akerman 1975). Blague de potache stigmatisant l'ennui de ces plans-séquences du quotidien ? Lyrics too explicit ("So I'm living in this movie, but it doesn't move me...") ? Exacerbation de l'un de ces boring moments, voire boring couples chers à Martin Parr ? Peut-être un peu de tout ça à première vue, mais ce n'est sans doute pas le plus important. Retenons, au final, l'hypothèse positive : la résonnance entre la rage de l'hymne étriqué et celle révélant la scénographie aliénante du quotidien. Si la musique vient se poser aussi tranquillement sur les images, c'est aussi parce qu'elle y a trouvé une connivence paradoxale : elle était prête à tout foutre en l'air et quelque part se trouve, à son propre étonnement, comme chez elle. Voilà, sous leur dehors impassible, des images qui prennent le temps d'accueillir la colère. La même année, une cinéaste produisait un film de 201 minutes et un groupe une chanson de moins de 180 secondes. Désormais permis de voir une violence voisine dans ces deux gestes, ici réunis par la grâce d'un montage (sans doute un paquet d'autres du même accabit à découvrir dans le laboratoire).
Pas très courtois, a priori, de coller Boredom (Buzzcocks 1975) sur les images de Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (Chantal Akerman 1975). Blague de potache stigmatisant l'ennui de ces plans-séquences du quotidien ? Lyrics too explicit ("So I'm living in this movie, but it doesn't move me...") ? Exacerbation de l'un de ces boring moments, voire boring couples chers à Martin Parr ? Peut-être un peu de tout ça à première vue, mais ce n'est sans doute pas le plus important. Retenons, au final, l'hypothèse positive : la résonnance entre la rage de l'hymne étriqué et celle révélant la scénographie aliénante du quotidien. Si la musique vient se poser aussi tranquillement sur les images, c'est aussi parce qu'elle y a trouvé une connivence paradoxale : elle était prête à tout foutre en l'air et quelque part se trouve, à son propre étonnement, comme chez elle. Voilà, sous leur dehors impassible, des images qui prennent le temps d'accueillir la colère. La même année, une cinéaste produisait un film de 201 minutes et un groupe une chanson de moins de 180 secondes. Désormais permis de voir une violence voisine dans ces deux gestes, ici réunis par la grâce d'un montage (sans doute un paquet d'autres du même accabit à découvrir dans le laboratoire).