Lu dans le Télérama de cette semaine, un papier de Gilles Massacar sur le dernier disque de Morton Feldman, Patterns in a chromatic field, qui se termine ainsi :
Convié à un dîner un soir par John Cage, Morton Feldman observe le rituel de son confrère pour cuire le riz naturel, dans différentes marmites d’eau bouillante. L’eau de cuisson dans laquelle Morton Feldman, lui, mitonne sa musique, c’est le silence, qui infuse ses sons, y diffuse une saveur macrobiotique, pleine de magie vibratoire. De la sorcellerie culinaire considérée comme l’un des beaux-arts musicaux.
Hé oui, en effet, le silence est un élément essentiel de la musique. Nous pourrions même dire qu’il en est la soupe originelle.
Et lorsque cette soupe perd de sa consistance ou de sa fluidité, qu’arrive-t-il ?
Une dissonance.
Ca ne sonne plus pareil. La magie ne prend plus.
Ou comment certaines œuvres ont perdu pour moi, du jour au lendemain, tout music appeal...
(la musique, ça peut être un joyeux bordel...)