Il a beau se multiplier, parler, «déminer» les dossiers explosifs… Comme s’il n’en était pas le principal responsable ! Comme s’il ne se mêlait pas de tout. Il envoie ses ministres au casse-pipe mais se fâche quand ça tourne mal. Bien évidemment, Sarkozy ne pouvant jamais avoir tort – dogme de l’infaillibilité sarkoïdale – il lui faut toujours trouver des coupables et les punir.
Mais cette fois, pas de chance : il incrimine la crise mais bien incapable de terrasser - tel l’archange Saint-Michel - ce nouveau dragon il continue sur sa lancée : les réformes, les réformes, les réformes ! Sans être capable de même imaginer que ce sont ces remèdes à la Diaffoirus qui laisseront le malade guéri (?) mais… mort.
Il prétend «se résoudre à l’impopularité»… J’ t’en fiche ! Selon un article de 20 minutes, il reste particulièrement chatouilleux dès qu’un journaliste lui pose une question à ce sujet… Ce fut dernièrement lors d’un conférence de presse à Rome… La réponse vaut son pesant de cacahuètes : «chacun a compris que c’était une question de fond qui montre a quel point» l’auteur de la question «a été passionné par ce qu’a dit M. Berlusconi, parce que j’ai dit».
Pourquoi Nicolas Sarkozy baisse-t-il autant dans les sondages sinon parce qu’une majorité non négligeable des Français contestent la manière dont il prétend s’attaquer aux conséquences de la triple crise : financière, économique et sociale ?
Des milliards pour les banques, l’automobile, etc… Rien ou presque pour les chômeurs (90.000 de plus en janvier alors même que nombre de licenciements supplémentaires sont prévus pour les mois prochains). Une prime exceptionnelle de 500 euros pour les travailleurs précaires qui n’auront pas travaillé assez longtemps… ils ne mangeront pas longtemps non plus !
Rien pour le pouvoir d’achat… sinon les mensonges de Chatel sur la baisse des prix alimentaires dans la grande distribution. Mais surtout ne pas toucher au «bouclier fiscal» qui coûte la bagatelle de 12 milliards par an au budget de l’Etat ! Les grosses fortunes doivent être à l’abri, peu importe que la mer soit déchaînée autour d’eux. Mais qu’ils ne viennent pas se plaindre ensuite si ça tourne mal ! «Qui sème le vent, récolte la tempête» (Osée 8-7).
Nicolas Sarkozy a depuis belle heurette choisi son camp. Les Français – du moins ceux de la «France d’en Bas», lesquels sont de plus en plus majoritaires numériquement - semblent ne plus être séduits par sa compassion à la petite semaine. Ils n’attendent plus des discours mais des actes. Un changement de cap véritable et l’arrêt des «chantiers de la démolition sociale».
Il m’étonnerait toutefois que Nicolas Sarkozy en soit capable non plus qu’il s’y résolve. Il est mu par l’idéologie libertarienne qui lui tient lieu de réflexion et laissera la France exsangue plutôt que de renoncer à ses réformes réactionnaires.
Ce que nous voulons, il faudra aller le chercher nous-mêmes. Et qu’il le lâche, de gré ou de force.
SOURCES
Nicolas Sarkozy se résout à l’impopularitéLE MONDE | 24.02.09 ©
20 Minutes
Nicolas Sarkozy poursuit sa chute dans les sondages
Le Figaro
Sondages : Sarkozy prêt à assumer l’impopularité
Libération
Sarkozy chute de 6 points