La crise a suscité l'émergence d'une consommation inédite. Pour Valérie accary, cela crée une nouvelle donne pour les marques. La présidente de CLM BBDO revient pour Marketing Magazine sur le climat actuel et sur les conditions pour que les marques tirent profit de la situation.
Marketing Magazine: Pensez-vous qu'il y ait, en cette période de crise, une réelle angoisse sur le pouvoir d'achat?
<<"">"">""><""""><""""""""><><>> <""""><""""""""><> <a href="http://adserver.adtech.de/?adlink|2.0|224|138731|1|165|ADTECH;grp=1;loc=300;" target="_blank"><img border="0" height="250" src="http://adserver.adtech.de/?adserv|2.0|224|138731|1|165|ADTECH;grp=1;" width="250" /></a>Valérie accary: Oui. Un climat de psychose autour du pouvoir d'achat s'est, en effet, peu à peu installé. Il y a un facteur psychologique très fort. Tout est allé crescendo depuis le début de la baisse du pouvoir d'achat, en mai. Aujourd'hui, la consommation est clairement marquée par un sentiment de défiance avec la crise du crédit que nous connaissons. Dans un premier temps, tout cela n'était que de la peur. Mais aujourd'hui, tout est bien réel, notamment avec le nombre croissant de personnes qui perdent leur emploi. Dans une récente étude que nous avons réalisée avec Scanblog et Omnicom Media Group (OMG), nous avons observé que cette montée de défiance concerne tous les acteurs, de la distribution aux banques, en passant par les marques et même le gouvernement. Tout devient désormais l'objet de questionnement et d'analyse.
Comment les Français réagissent-ils?
Ils s'adaptent à cette nouvelle donne. Les modes d'achat ont changé et continuent encore d'évoluer. Aujourd'hui, soit on reporte ses dépenses, soit on revient à l'essentiel. En tout état de cause, les consommateurs ont éliminé le superflu. Selon notre étude, 91% des Français se concentrent sur les achats nécessaires. Autrement dit, ils achètent désormais différemment et la planification est devenue courante. Parallèlement, on observe un déplacement vers une nouvelle valorisation de soi. La protection de l'environnement reste, par exemple, une motivation forte dans l'esprit des consommateurs, mais ne rentre que loin derrière le prix dans les critères d'achat. Car en période de crise, on agit d'abord en fonction du budget dont on dispose.
Quelle est justement leur relation au prix?
Le consommateur cherche, bien sûr, à payer le meilleur prix. Pour 82% des Français, la réduction des dépenses est devenue une nécessité. La bonne affaire devient une obsession. Tous trouvent des alternatives pour dépenser moins, grâce aux achats groupés ou à la location, par exemple. Le problème est que le consommateur ne sait plus très bien ce qu'est un prix bas, un prix juste. Dans ce contexte, les forfaits ou les abonnements sont des valeurs stables et continuent de séduire. Les Français ne touchent donc pas à leurs abonnements TV payants, ni à leurs abonnements internet.
Finalement, ils recherchent la maîtrise de leurs budgets. D'autant plus qu'ils ont en tête l'idée que la situation peut empirer. Tout ce qui se dit sur le Web devient alors très important et décisif.
C'est un phénomène nouveau par rapport aux crises précédentes.
Grâce à Internet, aux comparateurs et aux blogs, les consommateurs sont en mesure de vérifier ce qu'on leur dit. Ce qui est, en effet, très nouveau. Le fait d'avoir les armes pour mieux maîtriser la situation est récent. Et cette tendance n'est pas simplement conjoncturelle. Elle va durablement s'installer. Les consommateurs ont déjà commencé à prendre cette habitude et n'accepteront plus d'acheter à n'importe quel prix. Cette nouvelle donne se propage désormais à toute la consommation.
Crédit: e-marketing
Source:
e-marketing.fr
Auteur: Ava ESCHWEGE
Posté par Loïc MERCATI
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