Une fenêtre, un filet de lumière. Je me lève, automate sans vie encore, enfile de quoi parer ma nudité d’un peu de pudeur, et me glisse machinalement vers l’ouverture sur le monde. Un bras se lève suivit du second, et c’est une cascade de soleil qui inonde la pièce, mon corps, donnant soudainement vie au pantin désarticulé que j’étais alors. Un sourire commence à se dessiner doucement sur mon visage.
La matinée n’en est qu’aux balbutiements de tout ce qu’elle a à offrir et déjà il me faut courir pour rattraper les instants perdus. Une tartine arraché de son grill, une douche à la lueur blafarde de mes rêves, comme à mon habitude, gymnastique de l’esprit qui me libère doucement de la torpeur nocturne une bonne fois pour toute.
Déjà le rythme s’accelère, j’enfourche ma bicyclette après avoir sauté dans mes habits du jour. Le vent fouette mon visage et je sens la vie battre violemment à mon cou, les yeux embués par la vitesse ne cessent de balayer le paysage qui m’entoure: un bord de mer dégagé, une once de nuage pour la forme et tellement de rayons qui dardent ma peau à la merci de l’astre haut dans le ciel.
Il n’en faut pas plus à ma plume pour gratter le papier et laisse le flux de ma joie couler et prendre forme. Le pantin s’est libéré de ses fils et vous offre quelques mots, partage inconditionnel des Bedtime Stories transformées exceptionnellement en Morning stories.. pour ce début de journée, cet Incipio…