Pour ce jean-foutre :
Les tenants et les défenseurs du système bancaire suisse symbolisent aujourd'hui ce qu'il y a de plus repoussant et d'immoral dans le capitalisme actuel qui est en
faillite.
Pardonnez-lui Seigneur, il ne sait pas ce qu'il dit... Car c'est bien aujourd'hui à la faillite de la réglementation à laquelle nous assistons et non pas à celle du capitalisme qui est...
éternel.
Le marché financier a été complètement dérégulé par une réglementation à outrance. Plutôt que de revenir une nouvelle fois sur le sujet, je renvoie l'internaute à mes
articles sur :
La bouée étatique à l'origine de la crise financière du 9 juin 2008
Le marché du crédit hypothécaire perverti par l'interventionnisme du 10 septembre 2008
et au rapport magistral sur la crise financière établi par Pascal Salin, dont j'ai fait une recension le 16 janvier 2009 sous le titre : Pour Pascal Salin la crise financière est due à l'interventionnisme.
C'est donc le système bancaire actuel qui est en faillite parce que les Etats n'ont jamais permis au marché financier de s'autoréguler. Maintenant cette
faillite entraîne dans son sillage toute l'économie. Il a toujours fallu que les Etats interviennent, qu'ils mettent dans les rouages leurs grains de sel, qui se
sont inévitablement transformés en grains de sable. Maintenant ces mêmes Etats essayent de réparer les dégâts provoqués par ces interventions ... par de nouvelles interventions. C'est
l'illustration parfaite du principe des calamités énoncé par Michel de Poncins :
Une calamité d'origine publique conduit toujours à une autre calamité pour soi-disant corriger la première.
Le problème est que pour intervenir il faut des sous et qu'il en faudra toujours plus, parce que chaque intervention va provoquer des dégâts, qui demanderont
davantage de sous etc. Pendant ce temps les endettements des Etats augmentent, véritables bombes à retardement pour les générations futures. Pas si futures que cela d'ailleurs...
Arnaud Montebourg fait cet aveu qui en dit long :
La pression actuelle sur la Suisse est liée à la crise économique. Les Etats qui avaient fermé les yeux sur les prédateurs que sont les paradis fiscaux sont
confrontés à une grave crise d'endettement. Ils ont besoin de milliards pour sauver leur système financier et leur économie réelle. Ils ne peuvent plus laisser l'argent s'enfuir.
Sans poches trouées des Etats il ne se serait rien passé...
Le vocabulaire employé est extraordinaire : les paradis fiscaux sont des prédateurs. Et les enfers fiscaux que sont-ils ? Les Etats, dont les dimensions sont de plus en
plus disproportionnées et qui, par impéritie et prodigalité, se retrouvent avec des caisses vides et un endettement pharamineux, se sont en fait de plus en plus mêlés, sans la moindre
compétence, de diriger l'économie et de redistribuer, au lieu d'assurer - ce qui aurait dû être de leur compétence - la sécurité et la justice. Qu'ils assurent en conséquence de
plus en plus mal.
Avec des impôts de plus en plus confiscatoires ils ont découragé ceux des entreprenants qu'ils ont dépouillés, et encouragé ceux des entreprenants qui avaient échappé à ce pillage
à mettre leur argent à l'abri. Et c'est Arnaud Montebourg qui ose parler de pillage économique à propos de la Suisse et de son secret bancaire... alors que la France est un
champ de ruines et ne cesse de régresser par la faute de ses gouvernants qui, de quelque bord qu'ils soient, la cocufient tous les sept ou cinq ans depuis des décennies et la
sucent jusqu'à la moelle.
Le système bancaire suisse n'est ni repoussant ni immoral. Le secret bancaire, qui est l'un des avantages de ce système, permet, pour le moment du moins, à ceux qui
créent des richesses de les mettre hors de portée de ceux qui les détruisent. Il est l'instrument de mesure du manque de confiance grandissant des acteurs économiques à l'égard de leurs
gouvernants. Comme je l'ai rappelé dans mon précédent article, Le secret bancaire protège l'intimité, les Etats vous mettent à
poil .
A contrario le comportement des Etats qui,
sous couvert de la loi, prennent l'argent dans la poche de ceux qui en ont, pour le mettre dans la leur, et n'en redistribuer à d'autres que des miettes, est repoussant et immoral. Ce sont eux
les prédateurs et leurs proies sont leurs peuples, qui ne se rendent pas toujours compte qu'ils les mènent à leur perte.
Arnaud Montebourg menace la Suisse :
La Confédération est condamnée, sous la pression internationale, à changer. Elle doit abandonner le secret bancaire si elle ne veut pas être mise au ban des nations
[...]. Il est temps d'abandonner le secret bancaire. On ne peut pas bâtir des bénéfices sur la violation de la solidarité internationale [...]. Les mesures de sanction sont inévitables, comme
notamment les embargos financiers. In fine, l'Europe finira par remettre en question ses accords bilatéraux avec la Suisse.
Puis Arnaud Montebourg lui passe la main dans le dos, l'hypocrite :
La Suisse est un grand pays qui a porté des valeurs universelles et humanistes depuis sa création. Et cela me chagrine de voir qu'elle est en train de détruire sa réputation internationale en
organisant la solidarité de ses banquiers.
En fait Arnaud Montebourg, et ses semblables, menacent la sphère privée, qui fait partie justement des valeurs universelles et humanistes de la Suisse depuis sa
création, et dont le secret bancaire n'est qu'une manifestation parmi d'autres. Il serait temps que la délégation stratégique ( ici ), constituée aujourd'hui autour de trois Conseillers fédéraux, rappelle enfin à tous ces Etats
qui veulent faire pression sur le pays, que la démocratie commence avec la défense de la sphère privée et que leur meilleur moyen de concurrencer le
secret bancaire helvétique serait de l'instaurer chez eux.
Francis Richard
L'internaute peut écouter sur le site de Radio Silence (ici) mon émission sur le même thème.