Le Hamas et le Fatah en route vers leur réconciliation ?

Publié le 26 février 2009 par Sylvainrakotoarison
(dépêches)
Réunion de "réconciliation" du camp palestinien au Caire
26 févr 2009 - il y a 2 heures 54 min - Sakher ABOU EL-OUN
Les différentes factions palestiniennes, dont le Fatah et le Hamas, se sont retrouvées jeudi au Caire pour entamer un processus de "réconciliation" parrainé par l'Egypte après des mois de conflit.
Membres des Brigades Ezzedine Al-Qassam, branche armée du Hamas, le 2 août 2008 à Gaza.
Cette réunion cruciale pour tenter de mettre sur pied un gouvernement "d'entente nationale" a commencé à 10H00 (08H00 GMT) au quartier général des renseignements égyptiens à Héliopolis près du Caire, a-t-on appris de sources égyptiennes et palestiniennes.
"Nous n'avons pas d'autres options que de réussir, et cela ne devrait pas présenter de difficultés", a déclaré le patron des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, dans son allocution d'ouverture de la réunion retransmise à la télévision.
Il a appelé les factions palestiniennes à "garder les décisions dans leurs mains" et à "s'éloigner des équilibres régionaux", dans une évidente référence aux luttes d'influence entre "modérés" et radicaux du monde arabo-musulman.
Une douzaine de factions participent à la conférence du Caire, où les délégations des principaux mouvements rivaux Fatah et Hamas sont dirigées respectivement par Ahmad Qoreï et le numéro deux du bureau politique en exil à Damas, Moussa Abou Marzouk.
Elle se tient alors que la communauté internationale doit s'engager lundi à Charm el-Cheikh en Egypte à apporter une aide massive à la reconstruction de Gaza dévastée par une offensive militaire lancée par Israël du 27 décembre au 18 janvier et dans laquelle 1.330 Palestiniens ont péri.
Cinq commissions seront être mises en place pendant la conférence qui devrait s'achever en début d'après-midi pour traiter des principaux points de désaccords. Elles commenceront à se réunir le 8 mars, a précisé M. Souleimane.
Elles porteront sur la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des services de sécurité ainsi que la formation d'un gouvernement d'entente nationale.
Après avoir avorté en novembre, le processus de réconciliation interpalestinienne a été relancé par l'Egypte après la guerre de Gaza.
Le Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas sont en conflit ouvert depuis que le mouvement islamiste, qui avait remporté les législatives de 2006, a délogé de Gaza par la force les fidèles du Fatah en juin 2007.
Mercredi, le Fatah et le Hamas ont convenus d'aplanir leurs différends lors d'une réunion préparatoire, en s'engageant à "régler" le dossier des détenus et à "arrêter les campagnes médiatiques".
Les deux groupes sont parvenus à un "accord sur un règlement du dossier des détenus" dans "un délai ne dépassant pas la fin des réunions du dialogue interpalestinien", selon le communiqué.
Mahmoud Zahar, le plus influent des dirigeants du Hamas à Gaza, a indiqué que 80 détenus du Hamas en Cisjordanie avaient déjà été libérés et le nombre de prisonniers atteint désormais plus de 300.
Le chef du bloc des députés du Fatah au Conseil législatif, Azzam el-Ahmad, a indiqué que le Hamas avait levé la résidence surveillée imposée à certains militants à Gaza.
Le ton était monté d'un cran ces derniers jours entre les deux parties, faisant craindre un nouvel échec des efforts égyptiens, avec des accusations et des exigences des deux côtés, notamment sur la libération des prisonniers du Hamas.
M. Abbas a insisté pour qu'un nouveau gouvernement palestinien respecte les accords signés par l'OLP, y compris avec Israël, ce que refuse jusqu'à présent le Hamas qui ne reconnaît pas l'Etat hébreu.
Le Caire demande aux rivaux palestiniens du Hamas et du Fatah de mettre fin à leurs divisions
26 févr 2009 - il y a 2 heures 45 min
Le chef des renseignements égyptiens a demandé jeudi aux rivaux palestiniens du Hamas et du Fatah de mettre fin à leurs divisions et de travailler ensemble pour combler le fossé qui les sépare. Il a également mis en garde ces factions contre tout esprit partisan.
S'exprimant en direct à la télévision égyptienne, le général Omar Suleiman a souhaité la bienvenue aux délégations du Mouvement de la Résistance islamique et du Parti du président de l'Autorité palestinienne Mahgmoud Abbas qui vont tenter ce jeudi au Caire de se réconcilier, à quelques jours d'une conférence internationale des donateurs sur l'aide à la reconstruction de la Bande de Gaza.
Ces pourparlers visent à rapprocher le Hamas qui a pris le contrôle par la force de la Bande de Gaza en juin 2007 et le Fatah qui a gardé le contrôle de la Cisjordanie. AP
Début d'une réunion de "réconciliation" du camp palestinien au Caire
26 févr 2009 - il y a 3 heures 26 min
Les différentes factions palestiniennes, dont le Fatah et le Hamas, se sont retrouvées jeudi matin au Caire pour amorcer un processus de "réconciliation" parrainé par l'Egypte.
Cette réunion cruciale pour mettre fin aux divisions interpalestiniennes a commencé à 10H00 (08H00 GMT) au quartier général des renseignements égyptiens, à Héliopolis près du Caire, a-t-on appris de sources égyptiennes et palestiniennes.
La veille, les deux principaux mouvements rivaux, le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, et le mouvement islamiste Hamas étaient convenus d'aplanir leurs différends lors d'une réunion préparatoire au Caire.
Après un round de discussions, les deux délégations avaient annoncé dans un communiqué commun s'être engagés à "régler" le dossier des "détenus politiques" et à "arrêter les campagnes médiatiques".
Une douzaine de factions participent à la conférence de jeudi qui se tient alors que la communauté internationale doit s'engager lundi à Charm el-Cheikh, en Egypte, sur une aide massive de centaines de millions dollars à la reconstruction de l bande de Gaza.
Après avoir avorté en novembre, le processus de réconciliation interpalestinienne a été relancé par l'Egypte après la dévastatrice guerre de Gaza lancée par Israël (27 décembre-18 janvier).
Le Hamas et le Fatah sont en conflit ouvert depuis que les islamistes, qui avaient remporté les législatives palestiniennes, ont délogé de Gaza par la force l'Autorité palestinienne et les fidèles du Fatah en juin 2007.
Le Fatah et le Hamas en pourparlers de réconciliation
26 févr 2009 -  22h59 - Karin Laub
Après plusieurs reports et tentatives, Hamas et Fatah ont entamé mercredi un nouveau round de pourparlers. Jamais les islamistes qui tiennent la Bande de Gaza et les modérés à la tête de la Cisjordanie et de l'Autorité palestinienne n'auront autant eu besoin de se réconcilier, leurs divisions repoussant le rêve de la naissance d'un Etat.
Les deux parties se sont retrouvées au Caire pour de premières discussions sous la médiation du chef du renseignement égyptien Omar Suleiman. Les pourparlers devaient entrer jeudi dans le vif du sujet avec la question des élections et du partage du pouvoir.
En attendant, un représentant du Hamas, Izzaq Rashaq, a annoncé mercredi soir à la presse qu'un accord avait été trouvé sur un échange de prisonnier. En signe de bonne volonté, le Fatah a libéré 42 militants du Hamas détenus en Cisjordanie et promis d'en relâcher davantage.
Un peu plus tôt, Nabil Chaath, un haut conseiller du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait rapporté que les deux camps s'étaient engagés à cesser les attaques par médias interposés.
Le Hamas a besoin de la légitimité internationale du Fatah pour obtenir l'aide étrangère à la reconstruction du territoire, dévasté par la récente offensive militaire israélienne qui a pris fin le mois dernier.
De son côté, Mahmoud Abbas a besoin d'une alliance avec le Hamas alors que le virage à droite opéré lors des élections israéliennes du 10 février vient affaiblir la position des modérés palestiniens en faveur de pourparlers de paix avec Israël.
Mais la méfiance est profonde entre les deux organisations rivales, après trois années de lutte pour le pouvoir, et la prise de la Bande de Gaza par le Hamas en juin 2007, le Fatah ne contrôlant plus que la Cisjordanie.
Cette semaine, avant même le début des pourparlers, les reproches ont fusé dans les deux sens: le Hamas a accusé le gouvernement de Mahmoud Abbas d'avoir espionné Gaza et donné à Israël des informations sur les cibles du Hamas durant l'offensive. De son côté, le Fatah a affirmé que le Hamas avait tué ou blessé des dizaines de ses membres sous couvert de la guerre.
Le 2 mars, à peine cinq jours après le début des pourparlers de réconciliation en Egypte, les représentants d'environ 80 pays donateurs, dont la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, doivent se rencontrer à Charm-el-Sheikh en Egypte pour s'engager sur les fonds destinés à la reconstruction de la Bande de Gaza.
Mercredi, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a annoncé qu'il allait demander 2,8 milliards de dollars lors de cette conférence. Les précédentes estimations faisaient état de deux milliards de dollars de dégâts.
Les participants à la conférence observeront à la loupe les pourparlers de réconciliation, en particulier les progrès effectués en vue de la formation d'un nouveau gouvernement palestinien, qui serait constitué soit de personnes n'étant affiliées à aucune des deux organisations, soit d'une coalition Fatah-Hamas susceptible de gérer la Bande de Gaza et la Cisjordanie jusqu'à l'organisation d'élections générales.
La communauté internationale ne donnera pas d'argent destiné à la reconstruction directement au Hamas, mais pourrait le confier à une coalition assurant l'intérim, à condition qu'Abbas soit impliqué. Pour être reconnu, un tel gouvernement devrait renoncer à la violence et reconnaître le droit à l'existence d'Israël, conditions que le Hamas a rejeté par le passé.
Toutefois, le Mouvement de résistance islamique pourrait adoucir ses positions s'il obtenait en échange la possibilité de renforcer son pouvoir dans la Bande de Gaza, en choisissant comment répartir l'aide internationale, et en s'assurant que le blocus qui isole le territoire depuis 20 mois soit levé.
Mahmoud Abbas, lui, pourrait encore plus avoir besoin de cette réconciliation. Son mandat en tant que président a expiré en janvier et les sondages montrent que l'opinion n'adhère pas à ses arguments pour le prolonger.
Et sa principale promesse, celle d'obtenir la création d'un Etat palestinien via des négociations avec les Israéliens, apparaît difficile à tenir: le chef du Likoud Benjamin Nétanyahou, appelé à devenir le prochain Premier ministre d'Israël, considère de telles discussions comme un perte de temps.
Sur certains sujets, le fossé entre les deux mouvements palestiniens est si large que tout compromis semble impossible. Par exemple, le Hamas réclame son intégration au sein de l'OLP, dont il n'est actuellement pas membre. Abbas avait rejeté cette demande parce que cela reviendrait à redéfinir le mouvement national palestinien, l'Organisation de libération de la Palestine, dirigée par le Fatah, ayant signé un accord de reconnaissance mutuelle avec Israël en 1993. Le Hamas lui garde pour credo la destruction d'Israël.
D'autres sujets semblent tout aussi délicats, comme la restructuration des forces de sécurité: dans le cadre d'une réconciliation, les troupes du Hamas et celles du Fatah devrait accepter d'être unifiées et de se dépolitiser. AP