La panne de l’ « ascenseur social » affecte d’abord les dernières générations de Français issus de l’immigration, nos concitoyens d’outre-mer et les étrangers présents en France. La polarisation territoriale des inégalités, et la relégation des plus pauvres dans les ghettos, conduisent inévitablement à un climat de défiance. La France ne « fait plus société ». Il faut dépasser un républicanisme largement inopérant, moderniser le principe d’égalité, et reconnaître les ravages des discriminations raciales dans les représentations collectives. (Michel Wieviorka et George Pau-Langevin - France : Discrimination raciale : un héritage français)
La victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle a généré un débat sur la place de la diversité. L’exemple américain, qui a longtemps fait figure d’épouvantail, peut inspirer la France. Il faut reconnaître comme objectif primordial la promotion de la diversité et l’effectivité réelle des droits. (Marc-Olivier Padis : Les secrets de l’Amérique)
Pourtant, il subsiste en France des réflexes assimilationnistes, qui cadrent mal avec l’objectif de promotion de la diversité. Face l’ancrage des discriminations systémiques, au-delà des infractions répressibles par la loi, il faut éradiquer la discrimination dans les représentations collectives, et accepter la diversité comme partie intégrante de la société française. (Farida Boudaoud, Akli Mellouli et Joël Roman : Intégrer nos diversités)
Malgré quelques avancées, les politiques publiques ont jusqu’à présent été trop timides face aux défis de la diversité. La création de la HALDE était une initiative nécessaire. Les Zones d’Education Prioritaire, dont les moyens sont largement insuffisants, étaient une première réponse pertinente à la ségrégation territoriale qui marque la France. Il faut aller au-delà et adopter une logique de « discrimination positive territoriale », et d’encouragement à la mobilité. D’abord, il faut encourager une fiscalité juste et un investissement public massif dans l’éducation et les autres services publics des territoires. Ensuite, il faut désenclaver les zones urbaines défavorisées et encourager les filières prioritaires au profit des élèves de banlieue. Enfin, il faut une politique radicale de mixité sociale, par des politiques de quotas contraignantes. (Olivier Ferrand et Seybah Dagoma : Le leurre des plans banlieues)
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Source: www.tnova.fr
Auteur: Terra Nova
Publié par Loïc MERCATI
Publié sur le vide poche