Tout comme nos ancêtres imploraient les dieux pour la pluie, la Terre et la fécondité, nous, entreprises du XXIème siècle implorons le Dieu Innovation pour durer face aux changements et nous sauver des catastrophes économiques.
Nos prières sont toujours plus ferventes quand, au pied du mur (quand le chiffre d'affaires ne va pas être atteint ou quand un concurrent vient de rendre obsolète notre offre), nous cherchons le remède miracle. Cela est-il répréhensible ? Non évidemment.
Mais l'incantation pose deux problèmes : 1/ Ce n'est pas l'action. 2/ Elle obstrue les vrais questionnements : Comment définir l'innovation dans notre entreprise? Par quoi commencer ? Quelle méthodologie mettre en place pour être plus innovants ? Quels types d'innovation privilégier ? Quelle stratégie ? etc...
Voici donc une petite mise au point...de Rentrée (clic sur les images pour voir le détail):
La nouvelle donne de l'innovation : On est passé de la R&D; qui innove à l’entreprise innovante. Les champs couverts par l’innovation sont donc plus larges. La MIT Sloan Management Review détermine les différents champs d'innovation via les 4 dimensions de l’activité d’une entreprise :
• L’offre créée par une entreprise (QUOI).
• Les clients qu’elle sert (QUI).
• Les processes qu’elle utilise (COMMENT).
• Les points de présence qu’elle utilise pour apporter son offre sur le marché (OU).
Vous n'êtes pas Apple ni Google : Nous sommes forcément tous influencés par toutes les méthodologies mises en place par les grandes (grosses entreprises), mais aussi évident que cela puisse paraître vous n’êtes ni Google, ni Apple. Ce dont vous avez besoin c'est de trouver le modèle d'innovation qui correspond à votre entreprise. En revanche, ces grands groupes peuvent être des sources d’inspiration.
Il n'y a pas de petites ou grandes innovationsLa littérature et la presse aiment l’innovation et, plus particulièrement les innovations de rupture. Pourquoi ? Parce qu’elles font vendre, sont visibles et sont très impactantes sur le lectorat ou public. Pourtant la dichotomie qui voudrait mettre l’innovation de rupture au-dessus de l’innovation incrémentale est fausse.
- Tout bon portefeuille d’innovations comprend les deux.
- Il est plutôt dangereux de partir de l’idée suivante, je souhaite innover et être en rupture. Ce n’est pas un but mais un aboutissement.
- L’innovation dépend du contexte de l'entreprise : la mise en place d'une stratégie de "récolte d'informations clients" peut être perçue comme un vrai bond en avant pour l'entreprise concernée alors qu'elle ne sera considérée que comme une amélioration par une autre.
Ne confondez pas urgence et précipitation : "Si les marques se construisent au fil du temps, pourquoi doivent-elles être managées par trimestre ?" Leonard Lonish, professeur à Wharton.
Ce n'est pas stratégique : Toute entreprise devrait se constituer une base de "projets non stratégiques" écartés au fur et à mesure des années. En effet, il y a fort à parier que le "non stratégique" d'hier soit opportun aujourd'hui.
Rien ne sera facile alors faites simple et pragmatique.
Avant de prononcer votre grand discours de Rentrée, voilà en tout cas une petite phrase à...méditer : "L'avenir nous demandera des esprits ouverts et des coeurs modestes". Amory Lovins, Eco Innovateur dans "80 hommes pour changer le monde" Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux aux editions Livre de Poche.