Après 11 heures de pourparlers, les négociations entamée mercredi soir se sont terminées jeudi matin en Guadeloupe. Et, même si l'île reste pour l'heure enfoncée dans la grève, le LKP, le patronat et l'Etat qui a proposé un "revenu supplémentaire temporaire d' activité " en réponse au montage mis sur la table par le collectif intersyndical, pourraient parvenir à un accord dans la journée. En Martinique par contre, la situation semble se dégrader avec une nouvelle nuit de violence (lire plus bas).
Selon Elie Domota, figure de proue du LKP, l'Etat avait demandé un délai afin de peaufiner les nouvelles mesures qu'il comptait soumettre aux partenaires sociaux. Juste avant le début de la réunion, Matignon a ainsi proposé un Revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA) avec 80 euros mis par l'Etat jusqu'"à l'horizon 2011" avant un retour au revenu de solidarité active (RSA). A cela viendrait s'ajouter un "bonus" des entreprises de 50 à 90 euros exonérées de toutes charges salariales et patronales et enfin une participation autour de 50 euros des conseils général et régional pour arriver "à peu près" aux 200 euros réclamés par le LKP depuis le début du conflit.
Vandalisme à Fort-de-France
45.000 salariés gagnant jusqu'à 1,4 fois le Smic seraient concernés indépendamment de leur situation familiale. L'exécutif, qui redoute une extension des revendications à la métropole, ne veut pas entendre parler d'une exonération de la CSG et de la CRDS, servant au financement de la sécurité sociale. Une proposition a été faite en ce sens par l'UCEG, l'Union des chefs d'entreprises guadeloupéens (UCEG), organisation patronale proche de l'intersyndicale.
En Martinique, où la mobilisation dure depuis trois semaines, une vingtaine de petits magasins et deux moyennes surfaces ont été pillés et vandalisés mardi soir à Fort-de-France alors que les négociations sur la hausse des salaires ont été suspendues mercredi pour reprendre aujourd'hui. Fort-de-France était confrontée à une nouvelle nuit de violences mercredi dans la soirée. Sur plusieurs artères de la ville, des barrages ont été érigés avec des poubelles , dont certaines étaient en feu. Comme la veille, des détonations résonnaient à intervalles réguliers dans la ville d'où montaient des fumées et des odeurs des gaz lacrymogènes. Tout au long de la soirée, des jeunes encagoulés ont sillonné les rues avec une très grande mobilité en jouant au chat et à la souris avec les forces de l'ordre.