Le 14 janvier dernier, je sus intervenue dans le cadre d'une formation pour les professeurs sur les projets de solidarité internationale ai j'ai été très surprise, aussi bien positivement que négativement.
Positivement d'abord car l'organisateur et formateur était très intéressant et ouvert. Il a séjourné au Vietnam pour des projets de solidarité. J'avais participé à une formation de ce genre il y a quelques années, et c'était - soyons honnête - du blabla truffé d'énormités. Alors que ce 14 janvier, le formateur nous a donné beaucoup d'informations pratiques (comment monter le projet, des témoignages...).
Négativement ensuite, au travers du témoignage de deux professeurs. Une partie de leur projet était très intéressant et utile. Ils aident un village d'Afrique depuis 2005. Ils ont construit une école, un puits, un foyer.
La première question qui m'est venue est : Où est l'échange? La solidarité internationale ne consiste pas à donner en grand occidental détenteur de tout. Je ne pense pas que c'était l'intention de ces deux professeurs, mais c'est un point crucial auquel je pense qu'il faut faire très attention. A l'inverse, parmi les participants à cette formation, un professeur m'a raconté qu'elle faisait, entre autre, travailler ses élèves sur la musique malienne, de la musique typique au rap. Des artistes maliens allaient venir bientôt. C'est l'exemple même d'un vrai échange culturel.
Mais ce qui m'a vraiment dérangée, c'est leur attitude face à l'aspect écologique du développement durable. Ils ont financé la construction d'un puits, d'un foyer, d'un poulailler et bientôt d'une cantine. Belles initiatives. Mais lorsque je leur ai demandé dans quelle mesure ils prenaient en compte l'environnement dans la construction et la mise en place de l'électricité, j'ai eu la grande surprise de m'entendre répondre qu'ils avaient fait au mieux et installé un générateur! Face à ma suggestion de ne pas amener avec eux les techniques reconnues néfastes pour l'environnement, je me suis heurtée à une forte agressivité (j'ai pourtant été aimable!). Je leur explique donc que je ne remets pas en cause l'utilité de leur projet mais qu'il me semble important de ne pas amener avec nous la pollution et toutes les conséquences que nous lui connaissons.
Et là... Ô stupeur! Ô choc! Voila mes deux professeurs qui m'expliquent que nous ne devons pas nous positionner en grands blancs détenteurs du savoir. J'avoue que je ne m'attendais pas à celle-là! En quoi refuser d'exporter des techniques néfastes est-il se positionner en supérieur? C'est simplement refuser de salir et de nuire à des pays dont la nature est encore relativement vierge.
Ils ont également oser affirmer que leur but était que leur projet soit pérenne, d'où les techniques choisies! Or le développement n'est durable que s'il respecte ses trois piliers : social, économique et écologique. Si l'un des trois manque, le projet n'est pas durable.
Malheureusement, de nombreux projets de solidarité internationale, quelque soit leur origine, ne sont pas durables car ils ne tiennent pas compte de l'environnement de ces pays auquels on vient en "aide". Drôle d'aide que d'amener les produits chimiques, le CO2, le méthane et autres pollutions écoeurantes! Quand nous savons pertinemment les effets de toutes ces techniques et que nous luttons contre, pourquoi les propager et détruire de nouveaux pays?