I. Porca miseria !
Je suis fasciné par Xavière Tibéri. L'actualité me donne l'occasion cruelle de savourer la comedia dell'arte que nous livre le personnage. L'affaire des faux électeurs du Vème arrondissement n'offre guère d'autre intérêt. Les faits sont anciens et avérés, le partage des responsabilités a sans doute un intérêt judiciaire mais n'a plus d'intérêt politique, la page est tournée. A la barre, les obscurs besogneux n'intéressent que les chroniqueurs judiciaires, le pâle Jean Tibéri lui-même est déjà à moitié effacé de la photo, il ne reste que Xavière pour occuper le devant de la scène dans un numéro rôdé et répétitif mais dont je ne suis pas encore lassé. C'est le propre des grands acteurs : Fernandel a fait du Fernandel toute sa vie, Xavière aura fait du Xavière. Ses protestations de n'être rien qu'une ombre sans importance, ses invocations de l'honneur (corse), ses plaintes contre les billevesées et fariboles, ses cris contre tous les complots de tous les autres, ses inimitiés tenaces et nominatives, nous rappellent ces répliques des vieux films en noir et blanc que l'on repasse en boucle. Les désormais fameuses pauses cigarette que le Président lui a accordé pour la libérer de ses vapeurs font la joie des chroniqueurs. Dommage que les télés soient si parcimonieuses de ces saynètes.
II. Toujours plus
Faisons un peu de politique avec l'affligeante affaire Pérol... La nomination de l'ancien secrétaire-général adjoint de l'Elysée à la tête du groupe Banque Populaire - Caisse d'Epargne est un grave problème de morale politique. Le petit mensonge sur l'avis positif de la commission de déontologie (il ne s'agit pour l'instant que de l'avis personnel de son président) ne fait que témoigner d'une piètre estime pour les contre-pouvoirs. Cette nomination incroyable est la suite logique de la réforme permettant à l'Elysée de nommer directement le président de France Télévisions. Le Palais (faisons ancien régime) a estimé que puisque l'Etat aura sans doute à terme 20% du capital du groupe bancaire, il est normal qu'il se préoccupe des questions de management. Quelqu'un d'autre l'avait déjà dit : "l'Etat c'est moi". Même à 20%...
III. Sissi
J'ai décliné une invitation à une réunion à Vienne (en Autriche, pas en Isère) parce que j'ai trop de travail en retard à Paris. Je me demande si j'ai bien fait d'avoir des scrupules ?
IV. Chômage
Je procède à un recrutement en ce moment. Le nombre de postulants surqualifiés par rapport au poste recherché est un indicateur de la tension sur le marché de l'emploi. Beaucoup ignorent l'utilité de la lettre de motivation (recadrer son C.V. par rapport à l'offre) et se contentent d'un texte bateau voué à la corbeille à papier. C'est dommage. Quand on doit parcourir presque 200 C.V., une simple phrase mise en exergue a toute son importance. Par principe j'essaye d'échapper à la subjectivité induite par les photos qui ornent les C.V., sans y réussir totalement. La sélection est un crève-cœur.
V. Comité Balladur
Nantes en Bretagne ou difficile de revenir sur plus d'un demi-siècle ?