Maintenant je peux le dire : "j'ai lu Bukowski". Et j'ajoute : ce n'est pas pour moi et je ne pense pas en lire d'autres. Pour une fois, pas de sommaire, mais l'ambiance générale qui pourrait se résumer en sexe, alcool et... sexe (ou alcool). Alors, je suis certainement puritaine et bien pensante parce que je ne crie pas au chef-d'œuvre. Mais tant pis.
Dans ces nouvelles, Bukowski ou un personnage assimilé, souvent laid, inactif et grand buveur, rencontre (généralement dans un bar) une nénette ou deux, quelques poivrots, beaucoup de bière. C'est, en gros, le scénario de base. Souvent, le personnage est un écrivain maudit mais meilleur écrivain de LA, bonhomme scandaleux aux vers scabreux. Souvent, il passe du temps à dormir et à cuver sa bière. Parfois, il se retrouve en prison pour outrage aux bonnes moeurs. C'est vulgaire, cru et cruel. Le conte est finalement inexistant, c'est le réel et l'ordinaire qui surnage. Et pour tout dire, c'est pas joli joli. Quelques idées folles et saugrenues m'ont bien plu comme "le petit ramoneur" (une sorcière rétrécit les hommes, oui, madame, monsieur, c'est possible!) ou "La machine à baiser" (une créature de plaisir, techniquement parfaite) mais l'ensemble me laisse froide. Le style ne m'a pas transportée, et les thèmes... je l'ai déjà dit.
Ce qui m'a permis d'aller jusqu'au bout du recueil ? La curiosité. Certains scénarii improbables et ce ton provoc' me donnaient envie de voir jusqu'où il allait. Curiosité ou voyeurisme ? Et l'horreur de laisser un livre de coté, sans avoir vérifié si la dernière page ne rachetait pas tout. Idiot, je sais bien.