Jonathan Coe et l'incapacité des sentiments
Publié le 25 février 2009 par Cetaitdemainorg
Dans La pluie, avant qu'elle tombe,
Jonathan Coe donne la parole à la vieille tante Rosamond qui se sent mourir. Tout en sirotant du
whisky, elle enregistre ses confessions sur des cassettes audio destinées à Imogen, l'une de ses héritières. Elle décrit longuement vingt photos qui jalonnent l'existence de sa famille depuis les
années 1940 jusqu'à aujourd'hui. Elle retisse le fil maudit qui ligote
Ivy et Beatrix, Beatrix et Théa, Théa et Imogen. Pourquoi un tel chaos des sentiments répétés de génération en génération ?
Y aurait-il une inexpugnable fascination pour l'incapacité des sentiments ?
Une fois encore, l'auteur de Bienvenue au club nous entraîne au plus profond des tourments humains.
" Cela faisait au moins dix ans que je n'étais pas passée par ces chemins. Ils paraissaient absolument familiers ; et en même temps, absolument inconnus et irréels. Je n'arrivais pas à concilier
ces deux impressions. Je me rappelle très nettement cette sensation, cette pensée. La conscience que, parfois, il est possible, il est même nécessaire, d'associer des contraires ; d'admettre la
vérité de deux choses qui se contredisent complètement. Je commençais tout juste à le comprendre, à reconnaître que c'est là l'une des conditions fondamentales de notre existence."
La pluie, avant qu'elle tombe, de Jonathan Coe est publié aux éditions Gallimard.