Once a year, in summer, bloggers of lemonde.fr tend to meet each other in a country place of France. Last saturday it was in the Poitou marshes, between Vendee and Aunis. They had to speak about openness but a very few bloggers was interested in. The majority has given their allegiance to the French Socialist party and preferred to think openness over their militancy only. The others, less interested in politics at that time, preferred touring around the marshes.
La réunion annuelle du Blogogouvernement du monde.fr a eu lieu samedi 25 août à Coulon, dans le Marais Poitevin, sous Fraise des bois, « Premier Ministre » inamovible (« comme François Hollande », a susurré un homme d’appareil.)
Pourquoi le 25 août ? Parce que c’est un samedi, revendication weekennière des travailleurs modérés, lassés de la Révolution Culturelle de référence, chaque 18 août.
Pourquoi le Marais ? Parce que la politique à gauche s’est enlisée dans la vase des ego, bien loin de l’océan collectif ouvert sur le grand large. Et que le Marais est aujourd’hui cette frontière mouvante entre le Villiers royaliste du nord vendéen, et la Royal socialiste du sud niorto-rochelais. Ce monde de l’entre-deux pouvait permettre la germination d’idées et de pratiques nouvelles en politique.
Pourquoi à Coulon ? Pour la symbolique des blogs, je vous le laisse deviner…
Malgré la médication pour relever les cœurs – et chacun sait qu’il faut donner du cœur au ventre – ça ronronnait plus qu’à Montcuq ou Bazoches chez les blogueurs. La Troussepinette, apéritif de vin macéré, n’a troussé à peu près que des compliments d’autosatisfaction ou formulé des questions comme toujours laissées sans réponse. A croire que chacun ne parle que comme il blogue : pour lui tout seul, se contentant de « réagir » lorsqu’on vient le piquer trop fort. Tel est mon ressenti de non-partisan.
Car le thème choisi cette année - « Ouvertures » - n’a guère ouvert au-delà des ornières. On aurait pu réfléchir comment l’outil blog pourrait servir aux échanges humains, mais c’est très vite devenu comment « mon » blog peut faire de « moi » un militant plus efficace à « ma » cause… Il faut dire que ladite ouverture était culturellement étroite, les blogs non politiciens connus ayant décliné pour la plupart. Et que la même ouverture était politiquement réduite, avec une large majorité de socialistes régionaux ou affiliés, flattés de la présence de « leur » député Geneviève (simple et agréable, d’ailleurs). D’où le dialogue de sourds, chaque interrogation sur l’outil retombant aussitôt dans la militance réaffirmée. Quel peut être un “débat” dans une assemblée de convaincus ? L’après-midi a été une quasi communion entre socialistes pour refaire le monde selon les 35 heures-et-moins-encore. Les autres sont partis faire du tourisme.
Fraise n’est point en cause, gentil organisateur et au-dessus des guerres de religion. Encore que l’on eût échappé à la saint Barthélemy, juste la veille… Mais prenez un blog de « militant socialiste », faites-en l’organisateur chez lui, en sa région (fief de l’ex-candidate battue à la présidentielle), et vous aurez inévitablement les copains et les amis, donc une coloration militante socialiste. Phénomène de groupe, effet de masse, tropisme de majorité – dites-le comme vous voudrez. Je note simplement que ce n’était pas le cas les années précédentes. Une fournée de ministres a quand même été nommée, tandis qu’un ministre en exercice, dit-on, a réussi à démissionner.
Mais l’intendance fut très efficace, remplie de gentillesse et de vraie curiosité. Des ordinateurs performants et rapides à profusion m’ont permis de vous envoyer de suite une carte postale. Au menu du déjeuner fraternel, un farci poitevin ET une matelote d’anguille (et non pas OU comme indiqué sur certains blogs), nous ont fait goûter aux spécialités locales. Retrouver nombre d’amis blogueurs est un doux avantage, de même que découvrir avec curiosité quelques personnalités nouvelles. Ainsi La Parizienne qui œuvre sur les cafés et lieux intimes de la Capitale, ou un blogueur au surnom imprononçable (qu’il me pardonne, je n’ai pu le retenir) qui publie régulièrement ses Devoirs de Mémoire méritant d’être lus, ou encore Charles, adolescent féru de skate et d’amitiés, coiffé comme son jumeau en ange de Raphaël. Et d’autres encore, la liste étant publiée au Blog Officiel. Tous sont désormais ministres du monde.fr.
Les alentours maraîchins, beau temps aidant, ont attirés les foules vacancières comme le miel les mouches. Il faisait si miraculeusement chaud que l’atmosphère en était balnéaire.
Arçais était plus calme que Coulon, au cœur du marais et mieux au rythme un peu sauvage de ses conches, offrant sa promenade à pied en sus de celle en barque.
Saint-Hilaire-la-Palud présentait un moulin en activité.
Au-delà de Marans, vers la mer, dans l’anse de l’Aiguillon, l’étonnante église fortifiée d’Esnandes rappelait que des pirates sévissaient jadis sur ces côtes. Viviane Moore les évoque dans le troisième tome de sa saga de Tancrède, « La nef des damnés ». Le Diable de la Seudre (ancien nom de la Sèvre), y a enrôlé une flopée de ses frères pour subsister de rapines, en ces temps médiévaux que certains semblent regretter aujourd’hui. Les gravures sur le mur extérieur de l’église d’Esnandes rappellent pourtant la misère des habitants d’alors : trop pauvres pour financer un ex-voto en remerciement de sauvetage, les marins du temps se contentaient de graver leur bateau sur la pierre.