Lors d�??une interview sur TFI le 29 décembre dernier, la question qui m’était posée était la suivante : pourquoi et dans quelles proportions les complémentaires santé vont-elles augmenter en 2009 et au-delà ? La polémique entre le gouvernement et les mutuelles sur la légitimité de la répercussion sur les assurés de la taxe d�??un milliard d�??euros sur les contrats complémentaires, votée par le Parlement et destinée à renflouer la Sécu, battait alors son plein.
Ma réponse n�??a pas dû rassurer les téléspectateurs. Les augmentations effectivement appliquées par les assureurs pour 2009 sont généralement comprises entre 5 % et 8 %. Elles prennent en compte totalement ou partiellement la taxe d�??un milliard, qui représente à elle seule une augmentation de 3,40 %. 5 à 8 %, c�??est à la fois beaucoup dans un contexte de crise économique et de baisse du pouvoir d�??achat et très peu comparé au trou de la Sécu. Pour combler ledit trou, il faudrait augmenter les cotisations complémentaires de 30 % à 50 % ou rajouter un point de CSG à une fiscalité déjà passablement délirante. Autant dire que l�??augmentation de 2009 n�??est qu�??un modeste acompte sur une facture infiniment plus conséquente, que nous paierons forcément un jour prochain.
Les raisons de cette inflation galopante sont désormais bien connues. Vieillissement de la population, augmentation continue du coût des traitements, prise en charge très (trop ?) généreuse des affections de longue durée par la Sécu, autant d�??ingrédients qui font qu�??il est illusoire d�??imaginer qu�??on pourra stabiliser les dépenses de santé et, par ricochet, les cotisations complémentaires. En faisant mine de croire que c�??est possible et en retardant ainsi la prise de conscience des Français, les pouvoirs publics leur rendent un très mauvais service. Et se préparent un effet boomerang redoutable le jour où il leur faudra présenter l�??addition.
Voir aussi : Observatoire de l’assurance santé